Syrie«Cher monde, il pleut des bombes. En direct d'Alep»
Une jeune Syrienne vivant dans les quartiers rebelles de la ville assiégée par le régime livre son quotidien sur les réseaux sociaux.
- par
- vbi/mst
18.12.2016 La fillette syrienne devenue célèbre pour ses tweets de l'enfer d'Alep a été évacuée de la ville avec sa famille à la faveur de l'accord de cessez-le-feu.
En trois mois, Bana, une Syrienne de 7 ans qui tweete avec sa mère sur l'enfer quotidien à Alep, est devenue la coqueluche des réseaux sociaux.
Elle livre des tranches de vie émouvantes dénoncées comme de la propagande par le régime de Bachar al-Assad.
Bana al-Abed a sept ans et tente de vivre, tant bien que mal, dans les quartiers rebelles d'Alep, pilonnés par le régime qui essaie de reprendre le contrôle de la totalité de la ville. Avec l'aide de sa mère, la jeune Syrienne distille sur le Net des informations sur la situation.
Entre samedi et dimanche, Alep-Est a été intensément visée par des tirs d'artillerie. Deux obus sont tombés juste à côté de chez elle, fait-elle savoir sur Twitter.
Dans un autre tweet, la fillette explique que la maison d'une de ses copines a été la cible d'un bombardement: «Elle a été tuée. Elle me manque tellement.»
«Pourquoi personne ne nous aide»
Bana essaie désespérément d'oublier la guerre. Elle voudrait apprendre l'anglais et les mathématiques pour devenir professeure. «Mais ce conflit a tué mon rêve», confie-t-elle.
L'enfant et sa mère ont accordé une interview au «Guardian». «Bana m'a demandé 'pourquoi le monde ne nous entend pas? Pourquoi personne ne nous aide?'», a déclaré la mère au quotidien britannique. Elle explique que ce sont les raisons qui les ont poussées à ouvrir un compte Twitter pour informer la planète. Leur compte possède actuellement plus de 84'000 followers.
Reprise des raids
L'armée syrienne a repris ses raids aériens mardi à Alep au terme d'une «pause» de plusieurs semaines et des combats au sol ont eu lieu vendredi à la périphérie des quartiers est.
L'aviation russe, qui appuie les forces gouvernementales, assure ne pas participer à ces opérations, mais dit intervenir sur d'autres fronts. L'opposition les accuse de viser délibérément des cibles civiles, ce que les deux parties démentent.
(vbi/mst/ats)