Suisse: Chez les aiguilleurs du ciel, les recrues se font désirer

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SuisseChez les aiguilleurs du ciel, les recrues se font désirer

L’entreprise chargée du contrôle aérien craint de manquer de personnel à partir de 2024.

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20min/Vanessa Lam
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L’an dernier, les contrôleurs aériens de Skyguide ont supervisé plus de 92’000 décollages et atterrissages à l’aéroport de Genève. Pour ce faire, près de 60 personnes travaillent quotidiennement à la tour de contrôle de l’entreprise chargée de toutes les opérations de vol en Suisse. Au total, pas moins de 562 aiguilleurs du ciel officient dans 14 sites à travers le pays.

Pourtant, ils pourraient manquer à l’appel en 2024. «Nous avons de la peine à recruter, surtout à Genève. C’est particulièrement marqué cette année», confie le CEO, Alex Bristol. Pour preuve les onze places vacantes – sur seize – dans le cursus qui débutera d’ici peu pour former les nouvelles recrues du bout du lac.

«L’aviation ne fait plus rêver»

Afin d’endiguer le phénomène, l’entreprise, qui fête ses 100 ans cette année, tente de comprendre d’où vient ce dés­intérêt. Pour Christian, 23 ans de service à Skyguide, «peut-être que l’aviation ne fait plus autant rêver». La pandémie n’a pas aidé non plus. «Nous avons pris du retard dans le recrutement», explique Prisca Huguenin-dit-Lenoir. La porte-parole précise que près de 300 contrôleurs doivent être engagés dans les cinq ans à venir pour maintenir les effectifs.

Un défi de taille

Afin d’attirer les candidats, Skyguide a pris certaines mesures. Parmi elles, l’augmentation de la rémunération versée durant la formation. Désormais, les apprentis toucheront 4000 fr. au lieu de 2000 la première année. L’entreprise est aussi plus proactive et va davantage à la rencontre des potentielles recrues pour vanter les mérites «d’un métier peu connu», selon Marius, qui le pratique depuis sept ans.

Pourtant, ce travail offre plusieurs avantages, estime le CEO de Skyguide, comme «la retraite à 60 ans – auparavant 56 ans –, un salaire intéressant, un bon rythme et un travail peu monotone». Dans sa quête de personnel, la société mise également sur les recrues féminines et souhaite augmenter le pourcentage de femmes aiguilleuses. Actuellement, elles représentent environ 20% des employés. 

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