«Dogman»Chienne de vie à l'italienne
Pour «Dogman», Matteo Garrone s'est inspiré d'un fait divers des années 1980. Le réalisateur de «Gomorra» n'y est pas allé avec le dos de la cuillère.
- par
- Catherine Magnin
Rien n'est bucolique dans la cité italienne où vit Marcello (Marcello Fonte). Pas même la terrasse où les commerçants du quartier viennent tous dîner. Ni le bord de mer. Tout y est décrépi. Marcello y tient un salon de toilettage pour chiens. Il les cajole, ses clebs, au point de faire de certains ses compagnons de solitude, avec qui partager un repas devant la télé. Il va même jusqu'à retourner sur le lieu d'un cambriolage pour réanimer un chihuahua que ce salaud de Simoncino (Edoardo Pesce) a planqué dans le congélo pour le faire taire! Il faut dire que Marcello deale et traficote pour arrondir ses fins de mois et offrir de vraies vacances à sa fille. Mais Simoncino est plus chien que les pires molosses. A force de se faire martyriser, Marcello finira par sortir les crocs...
Western moderne
Il y a du western dans «Dogman», dans l'architecture du quartier qui lui sert de décor et que le truand Simoncini sillonne en chevauchant sa moto. Dans cet univers de brutes, Marcello le bon n'est pas innocent, mais écrasé par une société inhumaine. La violence de sa révolte, filmée sans chichis par Matteo Garrone, n'en est que plus troublante.
Reparti bredouille de la course à la Palme d'or à Cannes en mai dernier, «Dogman» a toutefois doublement été récompensé: Marcello Fonte a eu le Prix d'interprétation masculine, et l'ensemble du casting canin s'est vu décerner la Palm Dog.
«Dogman»
De Matteo Garrone. Avec Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Nunzia Schiano.
Sortie le 26 septembre 2018
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