Vaud: Chiffre d'affaires en baisse pour Nestlé sur neuf mois

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VaudChiffre d'affaires en baisse pour Nestlé sur neuf mois

Le géant alimentaire vaudois a vu ses ventes reculer sur les neuf premiers mois de l'année, en raison d'importants effets de change.

Nestlé a déçu sur les neuf premiers mois de l'année, avec des ventes en repli de 3,1% sur un an, à 66,2 milliards de francs, et une croissance organique de 4,5%.

Le géant vaudois de l'alimentation vise pourtant toujours une croissance organique autour de 5% pour 2014, misant notamment sur le marché de la nutrition médicale.

«Nous avons peut-être l'air arrogant, mais un groupe de l'envergure de Nestlé ne peut pas se permettre d'assouplir ses objectifs». Son directeur général, Paul Bulcke, était déterminé à balayer les doutes des journalistes, réunis jeudi au siège du groupe à Vevey (VD).

Derrière ces mots, certainement aussi la volonté de rassurer les investisseurs. A la clôture de la Bourse suisse, le titre a plongé de 2,99%, tirant le SMI à la baisse, pour s'échanger à 64,95 francs. Les analystes interrogés par l'agence financière awp s'attendaient à des ventes de 66,7 milliards de francs et une croissance organique - véritable révélateur de la dynamique du groupe - de 4,6%.

Change et conflits

Le chiffre d'affaires a été impacté par un effet de change négatif important de 7,5%. Les cessions, nettes des acquisitions, ont réduit la croissance des ventes de 0,1%. «Nous subissons également des pressions déflationnistes en Europe et dans les pays émergents. A cela s'ajoutent les tensions géopolitiques dans diverses régions», a relevé Paul Bulcke.

Malgré ces vents contraires, le groupe, qui emploie plus de 330'000 personnes dans 86 pays, a continué de croître dans toutes les régions. Les marchés développés ont crû de 0,5% et les marchés émergents de 9,5%.

Dans le détail, la zone Amériques a réalisé un chiffre d'affaires de 19,3 milliards de francs. La zone Europe, qui comprend la Russie et l'Ukraine en crise, a rapporté 11,1 milliards de francs et affiche une croissance organique de 1%. Dans la zone Asie, Océanie et Afrique, les ventes s'élèvent à 13,4 milliards.

La santé, poule aux oeufs d'or

Au chapitre des perspectives, le groupe maintient son cap. Outre une croissance organique de 5%, Nestlé compte également améliorer ses marges, son bénéfice récurrent par action à taux de change constants et la rentabilité du capital.

Pour ce faire, la multinationale veveysanne a un seul mot d'ordre: investir. Dans les marques qui font son succès, comme Nespresso, Purina ou Maggi. Mais aussi dans des domaines plus «inattendus», comme celui de la santé.

Actif depuis de nombreuses années dans les aliments pour bébés, le groupe a développé ces quatre dernières années une unité spécialisée dans la nutrition médicale. Dotée de deux centres de recherche - l'un sur le site de l'EPFL, l'autre dans la ville américaine de Minneapolis - Nestlé Health Science est numéro deux mondial derrière Danone sur ce marché.

«Pas un géant de la pharma»

«Nos produits permettent notamment de traiter des maladies métaboliques graves et des carences. Ils sont distribués dans des hôpitaux et des pharmacies du monde entier», a souligné le directeur général de la division Greg Behar. Cet ingénieur, qui a notamment travaillé pour les groupes pharmaceutiques Novartis et Boehringer, entrevoit un fort potentiel de croissance.

La division Nutrition and Health Science, qui comprend également les soins de la peau après l'intégration de Galderma en juillet, affiche une croissance organique de 8% et ses revenus s'élèvent à 8,2 milliards de francs.

«Nous ne visons pas à devenir un géant pharmaceutique. Mais les besoins de la société dans le domaine de la santé sont immenses et les systèmes devenus trop chers dans de nombreux pays. C'est assurément un marché en devenir», a souligné Paul Bulcke. (ats)

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