Affaire KadhafiChristian Levrat et Urs Schwaller critiquent Hans-Rudolf Merz
Le temps de la retenue face au voyage du président de la Confédération Hans-Rudolf Merz en Libye est passé.
Le président du PS Christian Levrat et le candidat PDC à la succession Couchepin Urs Schwaller le critiquent vertement dans la presse dominicale.
Le président du PS dit dans une interview au «SonntagsBlick» qu'il s'est d'abord retenu. Hans-Rudolf Merz a eu sa chance pour que les deux Suisses retenus en Libye puissent rentrer au pays dans le délai avancé par le président de la Confédération.
Mais ce délai est passé et le bilan catastrophique. «Il a humilié la Suisse et est revenu sans les otages. Cela démontre une maladresse sans précédent ces dernières décennies», dit Christian Levrat.
Encore crédible?
De toute manière, l'année présidentielle de M.Merz n'est qu'une suite de faux pas. Sa décision de prendre les choses en mains avec le voyage à Tripoli n'est pas conforme au système politique et pas démocratique.
Le président n'est que le «primus inter pares» (le premier entre égaux) et «pas le roi du royaume de Suisse». Cette accumulation d'erreurs - également dans le cadre de l'affaire UBS - devrait pousser à se poser la question si M.Merz est encore crédible.
Suisse ridiculisée
Le conseiller aux Etats PDC Urs Schwaller, candidat à la succession de Pascal Couchepin, n'épargne pas non plus le président de la Confédération dans la presse dominicale alémanique. Le Fribourgeois dit qu'il serait aussitôt revenu, s'il avait appris qu'il ne pouvait pas rencontrer Mouammar Kadhafi.
M.Merz aurait aussi pu se contenter d'une rencontre avec le premier ministre, mais alors le président de la Confédération aurait dû rentrer avec les otages, estime Urs Schwaller. La dernière erreur de M.Merz a été de mettre publiquement sa personne en jeu.
Si Urs Schwaller dit comprendre M.Merz sur le plan humain, il rappelle qu'il agissait en tant que président de la Confédération et non comme personne privée. «Nous nous ridiculisons et nous laissons donner des ordres par Kadhafi». Dans toute l'affaire, c'est la crédibilité de la Suisse comme Etat souverain qui est en jeu. (ats)