Succession Couchepin: Christian Luscher se lance dans la course

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Succession CouchepinChristian Luscher se lance dans la course

Le feuilleton de l'été commence à s'animer. En moins de 24 heures, la campagne pour la succession de Pascal Couchepin s'est subitement accélérée. Les annonces successives de Didier Burkhalter et Christian Luscher de se porter candidats relancent le débat, marqué depuis près d'un mois par une forme d'attentisme.

Plusieurs personnalités pressenties pour le Conseil fédéral ont en effet choisi, dès l'annonce de la démission de Pascal Couchepin, de ne pas sortir du bois trop vite afin de ne pas s'exposer. Une stratégie que continuent de suivre des papables sérieux comme Pascal Broulis, Martine Brunschwig-Graf ou encore Isabelle Moret.

Si cette tactique est généralement jugée bonne, il existe aussi des contre-exemples, comme celui de Doris Leuthard, rappelle le politologue Andreas Ladner, interrogé jeudi par l'ATS.

Et la presse va maintenant combler l'habituel creux estival en se penchant sur les différents candidats déclarés et potentiels. «Une dynamique difficile à contrôler qui peut présenter pour les responsables de partis autant une chance qu'un danger», note M.Ladner.

S'annoncer aujourd'hui ou dans deux semaines ne change rien, estime Fulvio Pelli. Interrogé sur les ondes de la RSR pour savoir si Didier Burkhalter ne s'est pas déclaré candidat trop tôt, le président du Parti libéral-radical a estimé que si quelqu'un veut lui faire du mal, il le fera de toute façon.

Fulvio Pelli ambigu

L'attentisme et le manque de dynamisme de la campagne qui prévalaient jusqu'à jeudi pourraient également découler de la position ambiguë de Fulvio Pelli. En affirmant ne pas être candidat tout en ne disant pas clairement s'il renoncerait à une éventuelle élection au Conseil fédéral, le Tessinois a semblé crisper les autres papables.

Un avis que ne partage pas forcément M. Ladner, estimant qu'il ne faut pas trop surestimer le poids du président du PLR. «Tout est ouvert» et «c'est maintenant aux sections cantonales de présenter leurs candidats». Celles du PLR ont jusqu'au 10 août pour le faire et des candidats devraient donc continuer à se faire connaître ces prochaines semaines.

On ne parle pas politique

Pour M. Ladner, le PLR n'a pour l'instant pas trop mal agi, même s'il aurait pu profiter de cette longue campagne pour parler plus de politique. Cela correspond à la manière générale dont est menée la politique en Suisse, déclare, peu surpris, le professeur de l'IDHEAP à Lausanne.

En outre, mis à part l'UDC, qui dit clairement quelle ligne doit suivre son candidat, les partis sont traversés par différents courants, ce qui rend difficile pour eux de parler d'orientations politiques. M. Ladner ne s'attend donc pas vraiment à ce que des discussions politiques de fond s'imposent d'ici septembre, même si c'est le souhait de Didier Burkhalter.

PDC en embuscade

La situation est la même pour le PDC. Après avoir annoncé à plusieurs reprises qu'il voulait retrouver son deuxième siège au Conseil fédéral, il n'avait pas d'autre choix que de monter au front lorsque Pascal Couchepin a annoncé sa démission.

Après avoir aidé à la gauche à évincer Christoph Blocher du gouvernement, les démocrates-chrétiens s'attendent peut-être à un renvoi d'ascenceur. Ce qui est sûr, c'est qu'il «existe aujourd'hui la possibilité pour la gauche et le PDC de se réunir derrière un programme de centre-gauche», souligne le politologue.

Reste à savoir si le PDC est prêt à faire le pas et si les socialistes obtiendront de sa part suffisamment de garanties. De toute façon, rappelle M. Ladner, à la fin les décisions sont prises derrière des portes fermées par les présidents de parti et chefs de groupe qui tenteront ensuite de faire accepter leurs mots d'ordre par les parlementaires. D'ici-là, on assistera aux préparatifs. (ats)

On réclame du jeune

Les jeunes libéraux-radicaux ont écrit au président du PLR Suisse pour lui demander de présenter un candidat de moins de 50 ans à la succession de Pascal Couchepin. Ils rappellent qu'actuellement, sur sept conseillers fédéraux, six ont déjà dépassé cet âge.

«Ce chiffre symbolique ne nous laisse pas indifférents», écrivent les jeunes libéraux-radicaux dans leur missive envoyée à Fulvio Pelli. Le gouvernement doit en effet mieux représenter la population et être en phase avec les nouvelles générations, a dit en substance jeudi à l'ATS Philippe Nantermod, vice-président des jeunes du PLR. Il revenait sur une information de la TSR.

Les jeunes libéraux-radicaux demandent donc au groupe parlementaire de choisir un candidat de moins de 50 ans. Joignant l'acte à la parole, ils donnent les noms de six personnalités compétentes pour être élues et répondant à leur critère de l'âge.

Dans cette liste figurent les deux candidats qui se sont pour le moment déclarés: le Neuchâtelois Didier Burkhalter, 49 ans, et le Genevois Christian Luscher, 45 ans. Les Vaudois Isabelle Moret, 38 ans, et Pascal Broulis, 44 ans, ainsi que les Tessinois Laura Sadis et Igniazio Cassis, 48 ans tous les deux, apparaissent aussi sur la liste.

Autres papables souvent cités: Fulvio Pelli et Martine Brunschwig-Graf en sont exclus, puisqu'ils ont respectivement 58 et 59 ans.

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