Genève – Alliance frontalière pour protéger les poissons de l’Arve

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GenèveCollaboration transfrontalière pour protéger les poissons

Deux stations d’épuration connectées, à Thônex (GE) et en Haute-Savoie, permettront de traiter les micropolluants. Le tout grâce aux sous de la Confédération.

La station d’épuration de Villette, à Thônex (GE).

La station d’épuration de Villette, à Thônex (GE).

Services industriels de Genève

Bonne nouvelle pour les poissons ou les batraciens qui ne souhaitent pas changer de sexe. Ce phénomène que provoque parfois la présence de micropolluants dans l’eau devrait être bien mieux contenu à l’avenir. La Station d’épuration des eaux usées (STEP) de Villette, sur l’Arve à Thônex (GE), va prochainement être transformée pour traiter ces substances. Soit des résidus de médicaments qui, pour l’heure, ont tendance à passer entre les mailles du filet. L’Office fédéral de l’environnement a récemment validé sa part de financement du projet. Celui-ci sera transfrontalier.

Importante manne de Berne

La station d’Ocybèle, à Annemasse (Haute-Savoie/F) sera connectée à sa sœur genevoise, et cette dernière traitera l’ensemble des micropolluants de la région. Pourquoi? D’abord «parce que les bassins-versants se moquent des frontières, remarque Frédéric Giraud, ingénieur et responsable du renouvellement des stations d’épuration aux Services industriels de Genève (SIG). Si ces résidus se retrouvent dans l’Arve puis dans la nappe phréatique commune, tout le monde, Français comme Genevois, est concerné.» Mais, surtout, il s’agit d’une «belle occasion pour améliorer encore la qualité du traitement des eaux – déjà excellente au bout du lac»; avec en toile de fond beaucoup d’argent à économiser.

En effet, des subventions fédérales ne sont possibles que si plus de 80’000 habitants sont raccordés à la station d’épuration. Ce qui n’est pas le cas de la seule installation thônésienne. Mais le seuil est largement franchi via le partenariat avec Ocybèle. En tout, quelque 135’000 habitants seront ainsi rattachés au dispositif. «Pour le coup, Berne prendra en charge les trois quarts des 14 millions de francs budgetés pour transformer la STEP de Villette, précise Frédéric Giraud. Genève et la France se partageront à parts égales le solde des coûts. C’est une opération gagnant-gagnant.»

«20 minutes» avait réalisé en octobre 2021 un sujet en images sur les micropolluants.

Autres projets en vue

D’autres unités de traitement des micropolluants sont prévues dans le canton. Notamment, d’ici à 2027, sur le site de l’actuelle plus importante station d’épuration de Suisse, à Aïre. «Un superprojet qui va globalement améliorer la protection de la nature, mais aussi, via des pompes à chaleur, produire de l’eau chaude pour les habitations.»

Une longueur d’avance côté vaudois

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