Ski de fondCologna tient son sceptre
Le pouvoir a changé de mains samedi. Enfin champion du monde, le Grison remplace Ammann comme leader dans le camp suisse.
- par
- Oliver Dufour ,
- Val di Fiemme

Dario Cologna a écrit une nouvelle page de l'histoire du ski de fond.
Dario Cologna est champion du monde de skiathlon. Après avoir triomphé dans tous les autres grands rendez-vous, Coupe du monde, Tour de Ski et Jeux olympiques, le fondeur de Val Müstair a fini par vaincre le sort qui l'avait jusqu'ici privé de médaille aux Mondiaux. Et c'est avec de l'or qu'il a ouvert son compteur. Celui qu'il visait avant tout. Voilà de quoi enlever un poids considérable de ses solides épaules. «C'est sûr que la pression était très forte avant ma première course, a concédé le Grison. Je peux regarder la suite plus sereinement, mais ça ne sera pas de la promenade pour autant.»
Ce premier titre a marqué une claire passation de pouvoirs entre Dario Cologna et le sauteur à skis Simon Ammann. Jusqu'à ce week-end, le petit planeur du Toggenburg avait toujours incarné la plus sûre chance de médaille. A Oslo en 2011, n'avait-il pas été le seul à grimper sur le podium, troisième au grand tremplin, alors que Cologna jouait déjà les premiers rôles en Coupe du monde de fond?
Vendredi soir encore, le quadruple champion olympique semblait être à même de décrocher une breloque, après avoir réussi le deuxième meilleur saut des qualifications. Avant d'échouer à un modeste 16e rang dans le concours, le lendemain. «Cette inconstance est sans doute le reflet de ma saison», a-t-il analysé après l'épreuve. Et peut-être simplement un signe que, malgré un talent reconnu, Simi a toujours plus de peine, à 31 ans, à rivaliser avec la jeune génération de sauteurs. Ammann a certes encore une chance, jeudi, sur un grand tremplin qu'il affectionne, mais les meilleurs espoirs d'amasser encore du métal sont représentés par le nouveau leader de l'équipe, Dario Cologna.
Simon Ammann, 16e samedi.
"Jai raté mon premier saut en étant assez agressif, du coup jai manqué de hauteur. Cest mon style, mais cest à double tranchant. Javais réussi un bon saut lors
des qualifications, mais
il nétait pas parfait pour autant. Ensuite, je savais que javais besoin dun miracle en deuxième manche. Je dois maintenant mettre à profit les quelques jours dont je dispose avant le concours au grand tremplin pour rester cool, me relaxer. Même si jai lhabitude des grands événements, je dois travailler laspect mental pour garder la bonne attitude et mieux gérer cette pression. Jai une deuxième chance et le grand tremplin convient mieux à mon style agressif. Les gens croient tous que Simi est fort, mais ça ne vient pas tout seul."
Propos recueillis par DUF, Predazzo