CentrafriqueCombats dans les faubourgs de Bangui
Les rebelles centrafricains du Séléka sont entrés samedi dans les faubourgs nord de Bangui où des combats les opposent aux forces gouvernementales.

Après deux mois de cessez-le-feu, les combats ont repris.
Un membre de la force africaine de maintien de la paix ayant requis l'anonymat a lui aussi fait état de combats entre les rebelles et l'armée à Bangui. Il a indiqué qu'un hélicoptère de combat a été abattu.
«Il y a des détonations aux portes de Bangui», a affirmé de son côté le général gabonais Jean Félix Akaga, commandant de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac).
Une source militaire centrafricaine sous couvert de l'anonymat a aussi indiqué que «des coups de feu ont été tirés autour du PK12 (point kilométrique 12)» où un barrage routier des forces centrafricaines marque la véritable entrée dans la capitale.
Les rebelles annoncent leur entrée
Les rebelles centrafricains de la coalition rebelle Séléka ont annoncé samedi leur entrée dans Bangui, demandant aux Forces armées centrafricaines (Faca) de ne pas combattre et au président François Bozizé de quitter le pouvoir.
«Nos éléments viennent d'entrer au PK 12 (point kilométrique 12 qui marque l'entrée dans Bangui). On appelle les populations à rester chez elles, les Faca à ne pas combattre, et le président Bozizé à partir», a annoncé depuis Paris l'un des porte-parole de la rébellion, Eric Massi. (ats/afp)
Paris a demandé une réunion d'urgence du conseil de sécurité de l'ONU
Romain Nadal, porte-parole diplomatique à la présidence française, a ajouté que Paris demandait à ses ressortissants de «rester chez eux», une évacuation n'étant pas «pour le moment» ordonnée. «Nous sommes vigilants», a-t-il souligné.
Le plan de protection des ressortissants inclut ceux d'autres pays qui en feraient la demande, a précisé le porte-parole. Environ 1250 Français vivent en Centrafrique. 250 soldats français sont basés dans ce pays et il n'est pas prévu d'envoyer des renforts actuellement, a dit le porte-parole.
«Il n'est pas question que la France s'ingère dans les affaires intérieures d'un pays, comme l'a dit à plusieurs reprises le président François Hollande», a-t-il poursuivi, en précisant que Paris avait pris contact avec l'Union africaine et les organisations régionales pour qu'elles «apaisent» la situation en Centrafrique.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'était déjà réuni vendredi, avait alors exprimé sa «vive inquiétude» face à l'avancée des rebelles.
La capitale plongée dans le noir faute d'électricité
La capitale centrafricaine Bangui était plongée dans le noir dans la soirée, faute d'électricité, a constaté un journaliste de l'AFP qui a aussi recueilli les témoignages des habitants de plusieurs quartiers.
Les problèmes d'électricité sont récurrents dans la capitale où les délestages sont quotidiens et peuvent durer longtemps mais il est rare que toute la ville soit privée d'électricité en même temps. Le motif de cette coupure générale n'était pas connu samedi soir. De nombreux habitants sont toutefois équipés de groupes électrogènes.
Une partie de l'alimentation de Bangui provient de la centrale hydro-électrique située en amont des chutes d'eau de Boali, à 95 km au nord de la capitale, par où sont passés les rebelles du Séléka samedi.
Selon un agent de la société de distribution d'électricité Enerca, «Bangui n'est pas alimentée actuellement à partir de Boali. Après leur entrée à Boali, les hommes du Séléka ont saccagé les installations techniques. Ils ont tiré sur les fils et les locaux».
«Pendant qu'on fuyait pour se réfugier en brousse, on a entendu des tirs à l'usine et vu des étincelles et le feu à plusieurs endroits sur les lignes électriques», a témoigné un habitant de Boali, Eric Mboutou.
Lors de leur progression vers Bangui samedi, une partie des troupes rebelles de la Séléka a traversé la localité de Boali, située sur l'un des deux axes routiers menant à la capitale depuis le nord du pays.
Une colonne de rebelles a emprunté l'axe nord-ouest, où se situe Boali et la ville de Bossangoa, tandis qu'une deuxième colonne est venue par l'axe nord-est, depuis les villes de Sibut et Kaga Bandoro.