Corruption - BVK Zurich: Condamné à la prison pour détournement

L'ancien chef d'une société d'investissement est sanctionné de 20 mois de prison dont 10 mois fermes.

Le jugement est tombé à l'issue d'une brève audience. L'accusé, âgé de 47 ans, s'était en effet accordé auparavant avec le Ministère public, acceptant la peine et le paiement des frais de justice. Le Tribunal de district n'a eu qu'à confirmer la sanction pour détournement de fonds.

Le prévenu s'est engagé, dans le cadre d'une entente extra- judiciaire, à dédommager la caisse de pensions BVK de 3,95 millions de francs. Entre 2006 et 2010, il s'était mis dans les poches 2,99 millions de manière illégale au lieu de faire suivre la somme à la BVK à titre de rétrocession et part du gain de 10 millions réalisé grâce au placement dans un hedgefonds.

Ancien employé d'une entreprise de controlling qui surveillait les investissements de la BVK, l'accusé a fondé en 2006 sa propre société d'investissement. Il est ensuite devenu conseiller externe pour les «investissements alternatifs» de la BVK.

Le quadragénaire, qui a déjà 15 mois de détention préventive, n'est pas encore au bout de ses peines. Il sera jugé une nouvelle fois en septembre pour corruption.

Selon l'acte d'accusation, l'homme aurait fait des cadeaux sous forme de voyages notamment à l'ancien chef des placements de la BVK. Il lui aurait en outre promis 300'000 francs afin qu'il choisisse sa société d'investissement pour les placements de la caisse de pensions.

Arrêté en 2010, l'ancien chef des placements de la BVK comparaîtra lui en justice du 11 au 13 juillet pour corruption. Principal accusé dans le scandale de la caisse de pensions, il sera accompagné sur le banc des prévenus par trois de ses anciens partenaires d'affaires.

Durant une quinzaine d'années, l'ancien cadre supérieur s'est laissé corrompre pour un montant de 1,7 million de francs. A force de placements erronés, il a en outre creusé un trou de 40 millions de francs dans les caisses de la BVK.

Les actes de corruption empruntaient toujours le même schéma: une connaissance du cadre supérieur de la BVK fondait une société et ce dernier veillait à ce que la caisse de pensions en achète des parts généreuses ou lui attribue des mandats lucratifs. En contrepartie, le chef des placements de la BVK profitait à titre personnel des gains réalisés par les sociétés respectives de ses complices.

De cette manière, le principal accusé se serait enrichi auprès de cinq connaissances. La somme la plus élevée encaissée se monterait à 863'000 francs. Les complices du cadre supérieur lui transmettaient ces sommes sur des parkings ou dans des restaurants de luxe. Avec l'aide d'un ami, l'homme plaçait l'argent ainsi récolté sur des comptes non déclarés. (ats)