Jeunes Vert’libérauxContre l’évasion fiscale, ils veulent la fin du secret bancaire en Suisse
Une proposition va atterrir au Parlement pour que les autorités reçoivent des informations exhaustives sur les comptes en banque détenus par les contribuables en Suisse.

Le président des Jeunes Vert’libéraux, Tobias Vögeli, estime que les contribuables ne devraient plus pouvoir cacher l’existence de comptes bancaires au fisc.
«Il est maintenant temps d’abolir le secret bancaire en Suisse également.» La phrase n’est pas prononcée par un gauchiste radical, mais par Tobias Vögeli, président des Jeunes Vert’libéraux suisses. Selon lui, la fin du secret bancaire dans les relations avec les pays étrangers (via l’échange automatique d’informations) «a été un grand succès et a permis d’augmenter les recettes fiscales». Raison pour faire de même à l’intérieur de notre pays. Aujourd’hui, si un contribuable en Suisse ne déclare pas un compte en banque qu’il détient, l’État n’a aucun moyen de le savoir, les établissements n’ayant pas d’obligation de transmettre les infos au fisc.
Tobias Vögeli souhaite renverser la pratique et que les données des comptes soient livrées «directement aux autorités», ce qui serait «un instrument efficace contre l’évasion fiscale». Selon lui, les citoyens qui déclarent honnêtement leur avoir au fisc ne seront pas impactés. Le conseiller national Roland Fischer (Vert’lib/LU) déposera prochainement une motion au Parlement.
«C’est absurde: même en cas de soupçon d’évasion fiscale, les banques ne livrent pas de données aux autorités suisses. Mais même sans soupçon d’évasion fiscale, elles doivent les livrer à tous les pays de l’UE, à la Turquie, au Pakistan, à la Corée, à Hong Kong», exemplifie-t-il.
Inutile et contraire aux valeurs suisses
L’idée, sans surprise, ne plaît pas à droite. «On reconnaît la jalousie de la gauche», critique le conseiller national Thomas Matter (UDC/ZH), lui-même banquier. «Ma situation financière ne regarde pas l’État. Il s’agit des valeurs suisses comme la responsabilité individuelle et la sphère privée», dit-il, rappelant que l’impôt anticipé est prévu pour éviter la fraude et l’évasion fiscale.
Quant au conseiller national Hans-Peter Portmann (PLR/ZH), il n’est pas non plus enthousiasmé. «Bien sûr que la fraude fiscale doit être sanctionnée, mais en Suisse, les comptes bancaires non déclarés n’existent presque plus», dit-il, estimant que les banques font beaucoup pour que les clients soient en règle avec le fisc. «Je suis déçu que des représentants des Vert’libéraux, qui ont le mot libéral dans leur nom, puissent défendre de telles propositions», juge-t-il.
Le secret bancaire doit-il aussi tomber en Suisse?
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