VaudConvoyeurs attaqués pendant leur pause pipi
Trois malfrats ont tenté de réquisitionner un fourgon blindé contenant des valeurs pour six millions de francs. Ils ont été interpellés.
- par
- Christian Humbert

Les faits se sont déroulés à trois cents mètres du centre de tri postal de Daillens.
L'affaire a été tue: deux convoyeurs de fonds ont été attaqués pendant qu'ils assouvissaient un besoin naturel à trois cents mètres du centre de tri postal de Daillens. L'histoire ne dit pas s'ils avaient encore leur braguette ouverte lorsqu'ils ont brandi leurs armes pour faire fuir leurs assaillants. Le fourgon blindé qu'ils avaient provisoirement abandonné contenaient pour six millions de francs de valeurs, selon la justice.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du vendredi 27 janvier, entre 2h30 et 2h51 du matin. Le trio suspecté d'avoir voulu s'en prendre au contenu de leur véhicule a été interpellé par la police une vingtaine de minutes plus tard. Les trois hommes se trouvaient dans le même véhicule décrit par les convoyeurs.
Ils sont prévenus de brigandage mais minimisent leur rôle (lire encadré).
Selon l'accusation, l'un des trois individus a expliqué les circonstances dans lesquelles «il avait attaqué le fourgon».
Deux des trois suspects ont des casiers en Suisse et en France, notamment pour recel, vol, évasion ou encore enlèvement. La demande de libération de l'un d'entre eux a été refusée le 15 février. Il se disait prêt à déposer ses papiers ou une caution pour assurer sa présence à l'instruction. Il a été mis en cause par ses deux complices. Pour la chambre de recours pénale: «Ce Français déjà condamné en Suisse et en France n'a fourni aucune explication crédible sur sa présence en pleine nuit dans le même véhicule que celui du braquage» notent les magistrats.
Au mauvais moment
La défense du trio de braqueurs présumés a exposé une version différente au «Matin dimanche». Deux des trois hommes ne se connaitraient pas. Ils auraient certes envisagé un mauvais coup, comme le vol de machines de chantier, mais ignoraient que le véhicule repéré était un fourgon blindé contenant autant de valeurs. Ils n'étaient pas équipés pour un tel braquage et n'auraient pas été armés. Ils auraient pris la fuite sitôt braqués par les convoyeurs. «Ils se sont trouvés à la mauvaise place au mauvais moment» conclue l'un des avocats.