Produits importés: Coop supprime certains articles de ses étalages

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Produits importésCoop supprime certains articles de ses étalages

Les lignes bougent sur le front du franc fort et des prix des produits importés dans la grande distribution.

Dans le collimateur de Coop, qui parle de «vaines négociations», figurent des marques bien connues du grand public.

Dans le collimateur de Coop, qui parle de «vaines négociations», figurent des marques bien connues du grand public.

Après Denner, Coop a décidé de supprimer certains articles de son assortiment, faute d'avoir obtenu des fournisseurs de répercuter leurs gains de change.

La mesure, dévoilée dimanche via des publicités dans la presse, s'inscrit dans le sillage de la table ronde réunie mercredi dernier par le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann. Vendredi déjà, le discounter Denner, entité de Migros, avait annoncé réduire les prix d'une cinquantaine de produits de marque.

Ces baisses de prix apparaissent pour l'heure unilatérales, dans la mesure où les grands distributeurs disent n'avoir pas encore obtenu ce qu'ils réclament depuis un certain temps, à savoir la répercussion de l'impact de l'accélération du renforcement du franc vis-à-vis de l'euro ces dernières semaines.

Mars, Ferrero et L'Oréal

Dans le collimateur de Coop, qui parle de «vaines négociations», figurent des marques bien connues du grand public. Le groupe bâlois cible notamment dans un premier temps un riz fourni par le géant américain Mars, des produits chocolatés de l'italien Ferrero et des produits cosmétiques du français L'Oréal.

En l'absence de réponse positive de ces trois groupes, Coop a donc décidé d'accorder à sa clientèle un rabais de 50% dès lundi et ce, jusqu'à épuisement des stocks. Une fois ces produits épuisés, le numéro deux suisse de la grande distribution supprimera ces articles de ses étalages.

L'action de Coop concerne un total de 95 produits représentant un chiffre d'affaires annuel de quelque 30 millions de francs, a indiqué à l'ats Sabine Vulic, porte-parole du distributeur rhénan, revenant sur une information du «Matin Dimanche». Des négociations sont en cours avec d'autres producteurs, a-t-elle précisé.

La FRC applaudit

La décision de Coop, mais aussi de Denner et Spar, n'a pas manqué de satisfaire les organisations de défense des consommateurs. «J'applaudis des deux mains cette décision courageuse qui donne un signal fort», a réagi Monika Dusong, présidente de la Fédération romande des consommateurs (FRC), cité dans l'hebdomadaire.

La FRC a par ailleurs dressé une liste de produits dont les prix sont exagérement élevés, explique l'ancienne conseillère d'Etat neuchâteloise. Ces produits se retrouvent dans les annonces de Denner parues samedi dans la presse (pâtes alimentaires, couches- culottes, lessives, lames de rasoir et déodorants).

Avec un euro qui a frôlé la parité avec le franc mardi, avant de remonter à 1,10 franc vendredi, des voix s'élèvent depuis des semaines pour réclamer que les gains de change rejaillissent sur les prix. Après la réunion de mercredi passé, le Conseil fédéral pourrait annoncer l'une ou l'autre mesure lors de sa séance de mercredi.

«La FRC n'a jamais contesté que les prix soient plus élevés de 15 ou 20% en Suisse, car notre pouvoir d'achat est meilleur», note encore Monika Dusong. «Mais sur nombre de produits, nous sommes jusqu'à 188% plus chers», ajoute-t-elle en se référant à une marque de déodorant.

(ats/ap)

Schneider-Amman invité à agir vite

La grogne contre les importateurs qui ne répercutent pas la baisse de l'euro ne fait qu'augmenter. La Fondation pour la protection des consommateurs (SKS) a établi un catalogue de mesures à l'attention du conseiller fédéral Schneider-Amman, en charge de l'économie, qui devrait discuter du thème lors de la prochaine séance du Conseil fédéral.

La SKS demande d'abord qu'un organe indépendant - Surveillance des pris ou autre - rende publique une liste de toutes les marques dont les prix sont exagérés. Pour éviter les suites juridiques, la liste doit être établie soigneusement, ce qui exige des moyens que la Confédération devrait mettre à disposition. En deuxième lieu, la commission de la concurrence (Comco) doit ouvrir des enquêtes préliminaires sur tous les biens de consommation dont le prix est trop élevé. Au besoin, le conseiller fédéral Schneider-Ammann doit les ordonner. La loi sur les cartels doit être modifiée par voie d'ordonnance de telle sorte que la Comco dispose de plus de liberté d'action contre les marques qui pratiquent en Suisse des prix nettement plus élevés que dans le pays de production. Pour le moyen terme, la SKS demande une modification de la loi sur les cartels qui inclue en particulier la possibilité de plaintes collectives. Selon la présidente de la SKS, les mesures proposées sont à même de faire rapidement baisser les prix.

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