EspagneCrainte d'un retour de la crise économique
Le ministre de l'Economie sortant a fait part de ses craintes de se retrouver dans une situation semblable à celle de 2012.

Le ministre de l'Economie sortant espagnol Luis de Guindos. (Image d'archive)
Le ministre de l'Economie sortant en Espagne Luis de Guindos a alerté mercredi du risque d'un retour aux «pires moments» de la crise en raison de la paralysie politique du pays. «Si nous ne sommes pas capables de sortir de cette impasse, je crains que nous puissions finir par nous retrouver dans une situation semblable à celle de 2012», a déclaré le ministre.
L'année 2012 puis le début de l'année 2013 ont été les plus dures de la crise déclenchée par l'explosion d'une bulle immobilière, en 2008. Chaque jour, des milliers d'Espagnols perdaient leur emploi et le chômage a dépassé les 27% en 2013.
Désormais l'Espagne a retrouvé la croissance à un rythme qui reste, en dépit de la paralysie politique, l'un des plus forts de la zone euro (+3,2% de croissance du PIB en 2015). Son chômage reste cependant proche des 20%, le deuxième taux le plus élevé dans l'Union européenne après celui de la Grèce.
«Les pires crises sont celles qui ont une origine politique», a-t-il ajouté en marge de la présentation de son livre portant sur cette période: «L'Espagne menacée. Comment nous avons évité le sauvetage et retrouvé la croissance».
Contexte international «de plus en plus complexe»
Le secteur bancaire avait alors bénéficié d'un plan de sauvetage européen d'un peu plus de 40 milliards d'euros, impliquant de dures contreparties en matière de rigueur budgétaire.
Le secteur, assaini, «ne provoque plus la méfiance, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays», a encore déclaré le ministre, avant de mettre en garde contre le contexte international «de plus en plus complexe» et les conséquences éventuelles d'un Brexit.
Il y a une «inertie» de la croissance en Espagne, mais «cela ne sera pas ainsi pour toujours», a-t-il ajouté, avant de demander la formation rapide d'un gouvernement «présidé par Mariano Rajoy», le chef du gouvernement conservateur sortant.
M. Rajoy a tenté sans succès début septembre d'obtenir l'investiture de la chambre des députés pour former un nouveau gouvernement.
L'Espagne est paralysée politiquement depuis les élections législatives de décembre 2015 quand deux nouveaux partis -Podemos, de gauche radicale et Ciudadanos, centriste- ont fait leur entrée au Parlement.
Depuis, partis nouveaux et anciens (parti socialiste et parti conservateur) n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour former un gouvernement, en dépit de la convocation d'élections législatives anticipées le 26 juin pour tenter de débloquer la situation. (nxp/afp)