Genève: Craintes sur l'encadrement des élèves au parascolaire

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GenèveCraintes sur l'encadrement des élèves au parascolaire

Certains jugent insuffisant le personnel qui gère les écoliers après les cours. La situation est tendue mais sous contrôle, selon les autorités.

David Ramseyer
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David Ramseyer
Jacques Loic

Le 7 mars dernier, un enfant qui avait échappé à la vigilance des surveillants à la pause de midi est sorti de l'enceinte de son école primaire du centre-ville. Percuté par un scooter, il a eu le bras cassé. «Il n'y a pas assez de monde pour encadrer les élèves au parascolaire et la situation ne s'améliore pas, réagit la présidente des restaurants scolaires de Florissant-Malagnou. Un jour, on va avoir un drame avec une issue fatale.»

Autorités pointées du doigt

Sue Putallaz ne jette pas la pierre aux animateurs du Groupement intercommunal pour l'animation parascolaire (GIAP): «Ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont.» Selon elle, la hausse de fréquentation au parascolaire est connue depuis des années. Les autorités ont été interpellées plusieurs fois sur cette tendance: «A elles donc de prendre leurs responsabilités». Sur Facebook, des parents parlent d'une «situation intolérable» et déplorent que «rien ne bouge».

Le taux d'encadrement d'un adulte pour 13 enfants était respecté lors de l'accident du 7 mars, affirme de son côté la conseillère administrative de la Ville de Genève et présidente du GIAP. Esther Alder estime que «des situations tendues peuvent exceptionnellement survenir. Mais à ma connaissance, les normes sont suivies. Il n'y a évidemment aucune volonté de sous-doter les établissements».

Accueil pour tous

Genève est le seul canton qui répond au 100% des demandes, comme l'exige la législation au bout du lac. Mais ce n'est pas facile: la fréquentation au parascolaire, géré par les communes, grimpe de près de 10% chaque année. A la rentrée passée, 150 nouvelles personnes ont été engagées pour encadrer les enfants, dont environ la moitié en Ville de Genève. «La Municipalité travaille aussi beaucoup à la rénovation et à la recherche de locaux pour les besoins spécifiques du parascolaire», souligne la magistrate.

Cela dit, engager du personnel, améliorer le nombre et la qualité des lieux d'accueil pour les enfants a un coût, remarque Esther Alder. «Nous sommes prêts à recruter davantage et à trouver plus de locaux, sous réserve qu'un budget approprié soit accordé au GIAP par l'Association des communes genevoise».

Situation moins délicate à Lausanne

"En cas de besoin, nous bénéficions d'un vivier suffisant de personnes à appeler pour compléter les équipes", indique la Cheffe du secteur parascolaire du primaire en Ville de Lausanne. Si Chantal Isenring estime qu'aujourd'hui la capitale vaudoise ne rencontre pas de problème d'effectifs pour surveiller les écoliers, elle reste prudente pour l'avenir. Les demandes d'inscription grimpent en continu. Avec un taux d'encadrement d'un adulte pour douze enfants, "il va falloir augmenter nos effectifs, mais aussi améliorer nos infrastructures et le niveau de formation des animateurs".

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