Conjoncture: Credit Suisse est optimiste pour 2013

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ConjonctureCredit Suisse est optimiste pour 2013

La banque Credit Suisse confirme sa prévision de croissance accélérée pour l'économie suisse en 2013.

Pour Credit Suisse, la conjoncture va repartir vers le haut.

Pour Credit Suisse, la conjoncture va repartir vers le haut.

Credit Suisse table sur une progression du produit intérieur brut (PIB) de 1,5%, après 0,5% en 2012, grâce à de faibles taux d'intérêt, à une forte immigration et à un marché du travail robuste.

Tandis que la crise domine à l'étranger, l'économie helvétique constitue un «petit miracle», a souligné jeudi à Zurich Martin Neff, économiste en chef du Credit Suisse (CS). Au 2e trimestre 2012, le PIB a progressé de 0,5% en rythme annuel, selon le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Le taux de chômage - attendu par Credit Suisse à 2,9% en 2012 - reste l'un des plus bas au monde et la consommation n'a pas faibli, a poursuivi l'expert. Les capitaux n'ont jamais été aussi bon marché et les taux d'intérêt modestes soutiennent la demande en investissements, notamment de construction.

Sur le front des exportations, les marges devraient avoir franchi le point le plus bas, selon l'économiste, grâce à la stabilisation du taux de change suite à l'intervention de la Banque nationale suisse (BNS) voici un an. Les entreprises exportatrices ont même pu imposer des hausses de prix jusqu'à 10%.

Écarts massifs

En 2013, le contexte mondial se caractérisera par une croissance modérée, d'importants écarts régionaux et de nombreuses incertitudes. «Notre scénario ne prévoit pas l'éclatement de la zone Euro», a déclaré Martin Neff.

L'an prochain, la Suisse devrait bénéficier de ses atouts structurels, selon l'économiste. Les flux migratoires devraient rester élevés et contribuer à la progression de la consommation privée.

Mais l'incertitude et la nervosité resteront de mise et tous les secteurs ne profiteront pas de la même manière de cette légère expansion «cahoteuse», selon la banque. La performance globale cache des écarts sectoriels massifs, avertit Martin Neff.

Les exportations sont tirées par les secteurs horloger, chimique, pharmaceutique et alimentaire. A l'autre bout, l'industrie des machines, celles du textile et du papier, ainsi que le tourisme, ont peiné au 1er semestre 2012.

La création d'emploi a surtout profité aux branches de la santé, de la construction, à l'administration et au secteur horloger. Le taux de chômage devrait glisser à 3% l'an prochain, anticipe Credit Suisse.

Inflation de 1%

Les liquidités créées par la BNS pour préserver le cours plancher de 1,20 franc pour un Euro présentent un grand potentiel inflationniste, soutient Martin Neff. En 2013, l'inflation devrait s'inscrire en moyenne annuelle à 1%, après un repli de 0,3% cette année.

Un taux actuel négatif que les experts du CS expliquent par un effet à retardement de l'appréciation du franc avant l'introduction du taux plancher. Depuis, les prix des matières premières, pétrole en tête, se sont en outre envolés en Suisse.

Martin Neff ne croit pas à une bulle spéculative dans le secteur immobilier. Il juge que la surévaluation actuelle est liée à la demande. «Nous construisons 50'000 logements neufs par an, mais en nécessitons 60'000», estime-t-il. (ats)

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