Lausanne: Cycliste folle de rage pour une amende au goût amer

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LausanneCycliste folle de rage pour une amende au goût amer

Une trentenaire a roulé en toute bonne foi sur un tronçon interdit. Au vu de la signalisation, la sanction est jugée sévère.

Francesco Brienza
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Francesco Brienza
Contrairement aux apparences, les vélos sont bannis de la rue de l'Ale, à Lausanne.

Contrairement aux apparences, les vélos sont bannis de la rue de l'Ale, à Lausanne.

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«Alors que tout nous incite à la mobilité douce, verbaliser sans avertissement les personnes à vélo en ville est scandaleux.» Une femme qui se rendait au travail mi-avril à bicyclette a reçu une amende de 30 francs qui lui reste au travers de la gorge. Sa faute: avoir pédalé, au pas, dans une rue piétonne qui ne l'autorise pas. «En faisant le choix de la répression, quel est le message que souhaite donner la police, et à travers elle, la Municipalité?», s'interroge la trentenaire, qui a fait opposition.

«Il est vrai que la sanction peut paraître exagérée, réagit Arnaud Nicolay, secrétaire général de PRO VELO Lausanne. La rue de l'Ale compte beaucoup de piétons, la cohabitation est difficile, mais la répression devrait être réservée aux cas de mise en danger manifeste des autres usagers.»

D'une façon globale, l'association estime que traverser Lausanne à vélo reste compliqué ou trop dangereux, ce qui incite aussi les comportements inadéquats de la part de cyclistes. La Ville n'a toutefois pas l'intention de généraliser l'accès aux zones piétonnes, même à la vitesse du pas. «Les vélos peuvent y représenter une gêne, voire un danger», précise Florence Germond, directrice des Finances et de la Mobilité. Elle conteste toutefois envoyer ainsi un signal négatif aux cyclistes: «Ils ont accès aux zones piétonnes quand cela est possible et s'il n'y a pas d'alternative crédible.» Dans le cas présent, un axe similaire était accessible, à environ 30 m, via la rue de la Tour.

Un panneau ambigu

Si l'infraction de la cycliste est indiscutable, un panneau installé à l'extrémité de la rue de l'Ale peut prêter à confusion (voir photo). Selon l'indication, les cycles peuvent tourner à droite. «J'ai donc pensé que l'on avait le droit d'y circuler», s'étrangle la jeune femme. Et bien non. Le panneau est là pour indiquer à ceux qui seraient descendus de leur engin qu'ils peuvent le reprendre et tourner à droite. «Les prescriptions fédérales sont parfois subtiles», souligne Arnaud Nicolay.

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