Etats-UnisDans «la vie délirante» d'Elon Musk
La version française de la biographie du milliardaire sort jeudi. «Les Echos» en publient les bonnes feuilles.

Elon Musk, 43 ans, est originaire de Pretoria en Afrique du Sud. Il a été naturalisé américain en 2002 et possède également un passeport canadien, obtenu grâce à sa mère.
Elon Musk fascine autant qu'il inquiète. A 43 ans, l'infatigable milliardaire américain d'origine sud-africaine à qui on doit PayPal, Tesla, SolarCity ou encore SpaceX, ne cache pas son ambition de «sauver l'humanité» – en tentant de ralentir le changement climatique, ou en colonisant Mars.
Pour mieux comprendre le personnage, dont la fortune personnelle est évaluée à plus de 13 milliards de dollars, le journaliste Ashlee Vance, lui aussi natif d'Afrique du Sud, lui a consacré une biographie. Sa version française, Elon Musk, Tesla, PayPal, SpaceX: l'entrepreneur qui va changer le monde (Ed. Eyrolles) sort ce jeudi en librairie, et Les Echos en publient en exclusivité quelques extraits.
Un visionnaire
A 29 ans, après avoir quitté Pretoria pour les Etats-Unis et vendu sa petite société de cartographie numérique, Elon Musk réinvestit ses 22 millions de dollars de plus-value dans la start-up qu'il a co-fondée: PayPal. Trois ans plus tard, il revend celle-ci à eBay pour 1,5 milliard de dollars, lui permettant de financer ses projets révolutionnaires.
«Musk a créé ce qui manque à beaucoup de créateurs d'entreprise de la Silicon Valley: une vision du monde qui ait un sens. Il est le génie habité de la quête la plus ambitieuse jamais imaginée (...) Là où Mark Zuckerberg veut vous aider à partager des photos de bébés, Musk veut eh bien, sauver l'humanité dune disparition accidentelle ou auto-infligée», souligne Ashlee Vance.
Salariés «usés jusqu'à l'os»... pour la cause
«La visite à «Musk Land» permet de mieux comprendre comment il a réalisé tout cela. Son discours sur la colonisation de Mars peut sembler délirant à certains, mais il sert de cri de ralliement pour ses entreprises. C'est l'objectif radical qui sert de principe unificateur à tout ce qu'il fait.»
«Quand Musk fixe des objectifs irréalistes, harcèle ses salariés et les use jusqu'à l'os, il est entendu que cela fait plus ou moins partie du programme martien. Certains salariés l'adorent pour cela. D'autres le détestent mais lui restent étrangement fidèles, à cause de son énergie et de sa motivation (...) Les salariés des trois entreprises en sont bien conscients et savent qu'ils tentent, jour après jour, de réaliser l'impossible.»
«J'ai eu une enfance dure, peut-être que ça aide»
«Pour gérer toutes ces entreprises, il s'est ménagé une vie délirante», annonce son biographe. «Sa semaine normale commence dans sa demeure de Los Angeles, dans le quartier chic de Bel Air. Le lundi, il passe toute la journée chez SpaceX. Le mardi, il commence chez SpaceX puis file d'un coup de jet vers la Silicon Valley. Il travaille pendant deux jours chez Tesla, dont les bureaux se trouvent à Palo Alto et l'usine à Fremont.»
Puisqu'il n'a pas d'appartement sur place, «il descend au Rosewood, un hôtel de luxe, ou chez des amis. (...) Le plus souvent, il dort dans une chambre d'ami, mais il lui arrive de passer la nuit sur un canapé après s'être effondré sur un jeu vidéo. Le jeudi, retour à Los Angeles et à SpaceX.»
«Quatre jours par semaine, il a la charge de ses cinq jeunes fils – jumeaux et triplés – en garde partagée avec Justine, son ex-femme. Pour se faire une idée du degré auxquelles les choses lui échappent, il établit chaque année le compte du temps de vol hebdomadaire qu'il s'inflige. Si on lui demande comment il survit à un tel emploi du temps, il répond: «J'ai eu une enfance dure, peut-être que ça aide.»