Crash en France: De 10h01 à 10h40: les dernières minutes du vol

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Crash en FranceDe 10h01 à 10h40: les dernières minutes du vol

L'AFP a retracé le déroulé du vol de Germanwings, qui s'est écrasé mardi dans les Alpes, en se basant sur les déclarations du procureur français et les révélations de «Bild».

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20.05 Le président de l'ordre allemand des médecins estime que la la compagnie Lufthansa a «failli» en ne contrôlant pas Lubitz.

20.05 Le président de l'ordre allemand des médecins estime que la la compagnie Lufthansa a «failli» en ne contrôlant pas Lubitz.

AFP/Christof Stache
04.04 Des proches de victimes du crash de la Germanwings sont outrés par le faire-part de remerciements des parents du copilote Andreas Lubitz. Ils y clament leur amour pour leur défunt fils et leurs «peur et incompréhension» sans pour autant évoquer directement le drame ni les 149 victimes.

04.04 Des proches de victimes du crash de la Germanwings sont outrés par le faire-part de remerciements des parents du copilote Andreas Lubitz. Ils y clament leur amour pour leur défunt fils et leurs «peur et incompréhension» sans pour autant évoquer directement le drame ni les 149 victimes.

23.03 A la veille de l'anniversaire du crash de la Germanwings, des proches des 149 victimes se sont réunis mercredi à Barcelone et à Düsseldorf, points de départ et destination de l'avion que le copilote avait précipité sur une montagne en France.

23.03 A la veille de l'anniversaire du crash de la Germanwings, des proches des 149 victimes se sont réunis mercredi à Barcelone et à Düsseldorf, points de départ et destination de l'avion que le copilote avait précipité sur une montagne en France.

Albert gea

Le vol 4U 9525 de la filiale de Lufthansa avait débuté comme n'importe quel autre, avec des échanges banals entre un commandant de bord et son copilote. Mais à la faveur d'une sortie du cockpit du pilote, il tourne au drame sous l'impulsion du jeune copilote, Andreas Lubitz.

Voici le film des événements, basé sur les enregistrements phoniques retrouvés dans la première boite noire et dévoilés jeudi par le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, et complétés dimanche par le journal allemand à gros tirages «Bild» qui en a publié des extraits :

10h01: l'Airbus A320 immatriculé D-AIPX, de la compagnie allemande low cost Germanwings, filiale de Lufthansa, décolle avec une vingtaine de minutes de retard de l'aéroport de Barcelone. Destination: Düsseldorf, dans l'ouest de l'Allemagne, où il doit atterrir à 11h55. «Durant les vingt premières minutes du vol, les deux pilotes échangent de façon tout à fait normale, et même de façon courtoise et enjouée», selon M. Robin. «Bild» confirme cette atmosphère détendue entre les deux hommes : selon le journal, le commandant, Patrick S., explique notamment à son copilote qu'il n'a pas eu le temps d'aller aux toilettes avant le décollage.

10h27: l'appareil atteint son altitude de croisière (environ 11'600 mètres), rapporte «Bild». Le pilote demande alors à Lubitz de préparer l'atterrissage à Düsseldorf. Ce dernier prononce quelques mots : «J'espère», «On verra». «Les réponse du copilote semblent laconiques», confirme M. Robin. Ensuite, Andreas Lubitz dit au commandant qu'il peut «maintenant» aller aux toilettes. Deux minutes s'écoulent, selon «Bild», et le commandant confirme à son copilote qu'il peut «prendre les commandes». Andreas Lubitz est alors seul aux commandes. Il le restera jusqu'à la fin.

10h29: l'appareil commence à descendre, note Bild. «C'est alors qu'il (le copilote, ndr) est seul qu'il manipule les boutons (...) pour actionner la descente de l'appareil», relate Brice Robin. Selon la compagnie Germanwings, la descente a duré 8 minutes, 11 selon le minutage de «Bild», avec un avion qui entame sa descente à 10H29 pour se crasher à 10h40.

10h32: selon «Bild», les contrôleurs aériens français tentent de contacter, en vain, l'appareil. Dans l'avion, presque au même moment, une alarme retentit. Peu après, on entend un «claquement fort», comme si quelqu'un essayait de rentrer dans le cockpit, écrit le journal allemand. Puis la voix du pilote: «Pour l'amour de Dieu, ouvre la porte», lance-t-il. En arrière-fond, on entend les passagers qui commencent à crier, note le journal. Jeudi, M. Robin n'avait pas rapporté ces propos, indiquant de façon plus générale qu'on distinguait «plusieurs appels» du commandant «demandant l'accès à la cabine de pilotage, par l'intermédiaire» d'un «interphone avec une visio. Il s'est identifié, mais aucune réponse du copilote. Il a tapé pour se manifester, toujours aucune réponse».

10h35: «Bild» fait état de nouveaux coups «métalliques contre la porte du cockpit», que le pilote essaie manifestement d'ouvrir à la hache. Une porte «blindée», selon M. Robin, conformément aux normes internationales. Puis, poursuit «Bild», 90 secondes plus tard, nouvelle alarme, alors que l'appareil est à 5000 mètres d'altitude. Le commandant supplie : «Ouvre cette foutue porte!»

10h38: on entend la respiration du copilote, silencieux, dans le cockpit («Bild»). «Ce bruit (de respiration) dure jusqu'à l'impact final, ce qui veut dire que le copilote était vivant», précise le procureur Robin.

Vers 10h40: l'Airbus touche une montagne, on entend les cris des passagers. Ce sont les derniers bruits sur l'enregistrement, écrit «Bild». «Juste avant l'impact final, on entend ce qui peut être vraisemblablement le bruit d'un premier impact sur un talus», expliquait M. Robin. Selon lui, ce n'est que quelques secondes avant l'impact que les 149 autres personnes à bord de l'appareil s'aperçoivent qu'elles vont s'écraser.

(afp)

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