Assurance maladie CSS: «De plus en plus de personnes auront des difficultés à payer les primes»

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Assurance maladie CSS«De plus en plus de personnes auront des difficultés à payer les primes»

La pandémie a fait baisser les coûts des soins pris en charge par l’assurance maladie CSS de 246 millions de francs durant les neuf semaines du premier semi-confinement. Mais ce recul ne devrait être que temporaire.

Patronne de l’assurance CSS, Philomena Colatrella a répondu aux questions de «20 Minuten».

Patronne de l’assurance CSS, Philomena Colatrella a répondu aux questions de «20 Minuten».

20 Minuten/Marco Zangger

L’assurance maladie CSS a tiré un bilan mercredi du premier semi-confinement dû au Covid-19 en 2020. Elle indique que 1814 de ses assurés ont été hospitalisés en raison du nouveau coronavirus, pour un coût moyen d’environ 8000 francs. Mais les mesures prises par le Conseil fédéral ont eu pour effet de diminuer un certain nombre d’actes médicaux. Les examens préventifs pour le cancer du sein (-65%) et de l’intestin (-45%) ont connu ainsi une forte baisse. Au total, les coûts à la charge de CSS ont diminué de 246 millions durant les neuf semaines du premier semi-confinement et le nombre d’assurés hospitalisés durant cette période a chuté de 27,3%. Mais ces baisses devraient être temporaires, comme l’indique Philomena Colatrella, patronne de CSS, dans une interview à «20 Minuten».

Philomena Colatrella, l’assureur CSS a économisé beaucoup d’argent lors du premier semi-confinement…

Cette baisse des coûts n’est pas durable. Nous le constatons maintenant que le système se stabilise à nouveau, et les coûts de la santé continuent d’augmenter.

Faites-vous profiter vos assurés de l’argent que vous avez économisé?

Nous gérons notre entreprise de manière à pouvoir proposer les primes les plus attractives possibles. Nous avons déjà répercuté la maîtrise des coûts sur les assurés lors du cycle de primes 2021. Notre prime pour 2021 a diminué de 0,9%. Malheureusement, cette tendance ne se poursuivra pas.

Votre étude montre également que le premier semi-confinement a entraîné 7507 hospitalisations de moins malgré le Covid-19. Comment l’expliquez-vous?

Le report des interventions non urgentes en est largement responsable.

Juste avant le semi-confinement, vos assurés ont fait des stocks de médicaments, avec des achats en hausse de 21%. Pourquoi?

Il s’agissait principalement de personnes souffrant de maladies chroniques, comme les diabétiques, qui voulaient s’assurer qu’elles auraient suffisamment de médicaments pour leur traitement. Nous constatons la même demande pour les médicaments contre les maladies cardiaques et l’hypertension artérielle. Après tout, les gens ne savaient pas à l’époque ce que signifiait ce semi-confinement et s’ils pourraient encore acheter leurs médicaments.

Un nombre important de personnes infectées par le Covid-19 souffrent d’effets à long terme. Combien de cas sont concernés parmi vos clients?

En tant qu’assurance maladie, nous n’avons pas connaissance des diagnostics. Par conséquent, nous ne savons pas combien de factures sont dues à ces séquelles. Des études doivent être menées pour clarifier les effets à long terme du Covid-19. Le nombre de maladies mentales dues au Covid-19 va malheureusement probablement augmenter, notamment en raison de l’isolement ou de la perte d’un emploi. Nous en voyons déjà quelques-uns aujourd’hui.

Comme des milliers de personnes ont perdu leur emploi ou ont des horaires réduits (RHT), les primes d’assurance maladie frappent les portefeuilles encore plus durement qu’auparavant. Êtes-vous en train d’émettre davantage de rappels ou de poursuites?

Non. Le volume des rappels est resté au même niveau que l’année dernière. Jusqu’à présent, nous n’avons constaté aucun changement dans le comportement de paiement. Cela m’a surpris. Toutefois, comme le pouvoir d’achat est susceptible de diminuer, la charge des primes augmentera. Si cette tendance se poursuit, de plus en plus de personnes auront du mal à payer leurs primes.

Est-ce que la pandémie a accéléré la numérisation de certains processus?

L’acceptation des offres numériques a déjà fortement augmenté lors de la première vague. Nous proposons par exemple un outil qui donne automatiquement un premier conseil en fonction des symptômes et qui a été utilisé deux fois plus souvent. Nous constatons également une augmentation du recours à la télémédecine. En outre, un nombre nettement plus important de clients ont scanné leurs factures avec notre application. Nous souhaitons encore élargir notre offre dans ce domaine.

(pam/reg)

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