Trafic d'organes au Kosovo: Del Ponte réclame une enquête

Actualisé

Trafic d'organes au KosovoDel Ponte réclame une enquête

L'ancienne procureure du TPI Carla Del Ponte a exprimé jeudi sa reconnaissance au Conseil de l'Europe et à Dick Marty après le rapport de ce dernier sur un trafic d'organe au Kosovo.

Carla Del Ponte a été procureur du TPI.

Carla Del Ponte a été procureur du TPI.

L'ancienne procureure du Tribunal pénal international Carla Del Ponte a réclamé une enquête criminelle «en bonne et due forme» pour établir la vérité.

Le rapport du sénateur suisse Dick Marty pour le Conseil de l'Europe «confirme ce que j'avais décrit dans mon livre et va même au-delà. C'est très grave», a déclaré Mme Del Ponte, jointe par téléphone à Buenos Aires où elle occupe le poste d'ambassadrice de Suisse.

Le rapport souligne que c'est suite à la publication du livre de Carla Del Ponte intitulé «La chasse», en 2008, que le Conseil de l'Europe a décidé d'ouvrir son enquête.

«Le pas suivant est une enquête en bonne et due forme pour établir les faits. Mais il faut une institution qui soit à même de le faire», a ajouté l'ex-procureure du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Enquête bloquée à l'époque

«Nous, on nous a bloqués à l'époque. L'Albanie, par exemple, ne nous a pas autorisés à rechercher les fosses où auraient été enterrés des victimes du trafic d'organe, selon des témoignages».

«Différents témoins refusaient aussi de s'exprimer officiellement. L'UNMIK (administration civile mise en place par l'ONU au Kosovo), qui avait bien travaillé avec nous au début, a également fait marche arrière. Enfin, on nous a dit que ces faits allaient au-delà de notre juridiction. Il y a certainement aussi eu des obstacles d'ordre politique», énumère l'ex-procureure.

Le rapport de Dick Marty recommande que l'EULEX, la mission de l'Union européenne (UE) au Kosovo, prenne l'enquête en main. «Il faut qu'elle soit à même de travailler et donc que que la communauté internationale lui donne son plein soutien», a commenté Mme Del Ponte.

Cette dernière verrait toutefois mieux «une institution internationale qui soit en-dehors du Kosovo», s'y atteler. (ats)

Ton opinion