Dénoncer rapidement un pervers augmente les chances qu’il soit arrêté

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VaudDénoncer rapidement un pervers augmente les chances qu’il soit arrêté

Les victimes d’agressions sexuelles dans les transports publics gardent trop souvent le silence. Un mécanisme qui doit changer car les auteurs en tirent profit. 

par
Marc Fragnière
Un frotteur sévit notamment dans le M2. (Image d’illustration)

Un frotteur sévit notamment dans le M2. (Image d’illustration)

LMD

Frotteurs, exhibitionnistes, voyeurs et harceleurs de tout poil raffolent des transports publics, un terrain de chasse de choix. Et le plus souvent en totale impunité, car le silence de leurs proies les met à l’abri des poursuites. «Ce genre d'affaires sont traitées avec tact, professionnalisme et dans le respect des victimes», assure pourtant Florence Frei, porte-parole de la police vaudoise.

Le nombre de celles qui renoncent à porter plainte après avoir subi des comportements de ce type est inchiffrable. Les raisons qui conduisent les victimes à ne pas signaler les cas sont multiples et parfois entremêlées. «Sentiment de honte, volonté de cacher les mésaventures subies pour ne pas être jugé, difficulté à identifier les auteurs, peur de déranger la police pour rien, minimisation des faits, etc. Le chiffre noir (le nombre de cas non signalés, ndlr) reste donc probablement très important dans ce type de délits», regrette la chargée de communication.

Réagir immédiatement

Sur Twitter, le témoignage de l’agression d’une jeune femme, par un frotteur, dans le M2 lausannois le mois dernier a fait des émules. Encouragée par les Twittos, cette dernière a finalement déposé plainte. Dans la foulée, d’autres victimes de pervers ont relaté des épisodes ayant eu lieu dernièrement dans les transports publics, sur territoire vaudois. Parmi les témoignages spontanés, une femme enceinte a signalé l’agression dont elle avait fait l’objet dans un train au départ de Lausanne.

Contactée, elle a détaillé la scène: «Pendant le trajet, un jeune homme s’est assis dans le compartiment en face du mien. Tout à coup, j’ai vu que le gars se masturbait tout en me regardant fixement. Il avait sorti son sexe de son jogging. Je me suis immédiatement levée. Par chance, le train arrivait en gare d’Aigle où je devais descendre. Sur le quai, j’ai expliqué au contrôleur ce qui s’était passé. Lorsque j’ai vu que d’autres filles se plaignaient sur les réseaux sociaux de comportements dégoûtants, j’ai témoigné pour dire à tout le monde de faire attention.» 

Les CFF ont confirmé l’incident et, surtout, ils ont indiqué que l’exhibitionniste avait été arrêté peu après le signalement. «Dès qu’il a été mis au courant des faits, notre personnel a appelé la police, qui a interpelé la personne.» Une preuve par l’exemple qu’une réaction immédiate augmente largement les chances de mettre hors-jeu les pervers.

Les bons réflexes à adopter

La police recommande à toute victime de s’éloigner de l’auteur de l’agression et de composer le 117 le plus rapidement possible ou de demander de l’aide à un contrôleur ou à une tierce personne se trouvant à proximité. Plus vite la police est informée, plus les chances d’interpeller l’auteur sont grandes, notamment en raison de l’exploitation des images de vidéosurveillance. Tous les éléments sur la tenue de la personne, son apparence, l’heure des faits, l’endroit où il est monté dans la rame ou descendu du train augmentent aussi les probabilités. Dans les trains CFF, en cas d’absence de personnel, il est possible en tout temps d’appeler la centrale de la police des transports au 0800 117 117. Dans tous les cas, il est important que la victime dépose une plainte pénale.

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