Yémen: Des affrontements font 20 morts

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YémenDes affrontements font 20 morts

Vingt combattants ont été tués jeudi lors d'affrontements entre des fondamentalistes sunnites et des rebelles chiites dans le nord-ouest du Yémen.

Trois militaires ont par ailleurs été tués par un obus près de Zinjibar, une ville tenue par Al-Qaïda.

Les affrontements se déroulent dans la province de Hajja entre des salafistes sunnites et des membres de la rébellion zaïdite, une branche du chiisme, connus sous le nom de Houthis, a précisé ce responsable qui a requis l'anonymat.

Il a indiqué que les combats se concentraient dans la localité de Moustaba, proche du port de Midi sur la mer Rouge. D'autres combats ont opposé la tribu sunnite des Waela à des rebelles chiites dans la province de Saada, place forte des Houthis.

Des affrontements avaient déjà opposé en décembre les Houthis à des salafistes qui tiennent une école de prosélytisme à Dammaj, au sud de Saada.

Les rebelles zaïdites ont profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur du mouvement de contestation populaire contre le président Ali Abdallah Saleh déclenché en janvier 2011, pour resserrer leur emprise sur certains régions du nord du pays.

Les zaïdites se sont soulevés en 2004 contre la marginalisation dont ils se disent victimes sur les plans politique, social et religieux. Les combats avec l'armée ont fait des milliers de morts avant un cessez-le-feu en février 2010.

Troubles à Zinjibar

Le sud-ouest du pays, où se trouve Zinjibar, n'est pas épargné par les heurts. Trois militaires, dont un colonel, ont été tués sur une base de l'armée à l'est de cette localité, contrôlée depuis fin mai par les «Partisans de la Chariaa», un groupe lié à al-Qaïda.

Quatre combattants des «Partisans de la Chariaa» ont en outre été tués dans des affrontements avec l'armée au nord-est de Zinjibar, selon un témoin. Ce bilan n'a pas pu être confirmé de source indépendante.

Zinjibar, capitale de la province d'Abyane, est depuis fin mai aux mains de combattants présumés d'Al-Qaïda qui s'opposent quasi- quotidiennement aux militaires yéménites cherchant à les déloger de la ville.

Al-Qaïda a mis à profit l'affaiblissement du pouvoir central depuis le déclenchement en janvier 2011 de la révolte populaire contre le président Ali Abdallah Saleh pour renforcer sa présence dans le sud et l'est du Yémen.

(ats)

Manifestation contre l'immunité pour le président Saleh

Des milliers de Yéménites ont manifesté jeudi à travers le pays, proclamant leur refus d'une immunité au président contesté Ali Abdallah Saleh et à ses proches, selon des correspondants de l'AFP.

«Pas d'immunité, pas de garanties pour Saleh et ses proches», ont scandé des milliers de manifestants à Sanaa, partis de la Place du Changement où ils campent depuis février 2011 pour réclamer le départ du président.

D'autres manifestations se sont déroulées dans les villes de Taëz et Ebb, au sud de Sanaa, et Hodeida (ouest), réclamant que M. Saleh soit traduit en justice.

Le 23 novembre, après des mois de tergiversations et de manifestations, le président Saleh a signé à Ryad un accord de transition politique, prévoyant son départ du pouvoir au terme d'une présidentielle anticipée prévue le 21 février, en échange d'une immunité pour lui-même et ses proches.

En vertu de cet accord, M. Saleh, qui dirige le pays depuis 33 ans, a remis le pouvoir à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, qui devra être le seul candidat au prochain scrutin pour un mandat présidentiel de deux ans.

Le gouvernement d'entente nationale a approuvé le 8 janvier un projet de loi accordant l'immunité à M. Saleh, qui doit encore être voté par le Parlement.

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