Belgique Des milliers de personnes dans un parc pour «faire la fête»
La police belge est intervenue pour disperser des milliers de personnes qui ont bravé l’interdit des autorités samedi pour se réunir dans un parc à Bruxelles.
La police belge est intervenue en force samedi en fin d’après midi pour disperser plusieurs milliers de personnes venues «faire la fête» dans un parc à Bruxelles malgré l’interdiction des autorités. Un ordre de dispersion a été donné peu avant 18h00 «au motif que les mesures sanitaires ne sont pas respectées», a annoncé la police de Bruxelles. Une vingtaine de fourgons de la police et plusieurs camions équipés de canons à eau avaient été acheminés aux abords de la pelouse où la foule était rassemblée. Les tirs d’eau ont accompagné l’avancée des policiers en équipements antiémeutes. Beaucoup de participants ont alors obtempéré et sont partis. Mais des groupes sont restés.
Au total, la police belge a interpellé 132 personnes samedi lors de la dispersion du rassemblement festif, selon un bilan officiel publié dimanche. La dispersion a été brutale, avec charge de la police et intervention de canons à eau et de la gendarmerie à cheval. Des incidents sporadiques se sont produits dans le parc jusqu’à 21h00, a indiqué la police. Une personne a été assommée par un tir d’eau et 14 autres ont été légèrement blessés, dont une heurtée par un cheval de la police. Trois policiers ont été hospitalisés et une dizaine ont été légèrement blessés. Cinq personnes interpellées ont été placées en garde à vue, a précisé la police. Le rassemblement avait été organisé via les réseaux sociaux pour faire la fête et protester contre les restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Il a réuni entre 1000 et 2000 personnes
Le rassemblement avait commencé dans une atmosphère bon enfant sous le soleil. «On est là pour défendre notre liberté. Le masque? Non je n’en porte plus, je veux être libre», a expliqué un lycéen de 18 ans. «Ça fait un an que ça dure. Un an qu’on ne peut pas sortir. Au bout d’un moment, il faut trouver des alternatives», a renchéri une jeune bruxelloise.
La tension a commencé avec l’arrivée d’un car de police sur la pelouse. Les cris ont fusé: «Liberté, liberté». Puis des détonations de pétards et des jets de projectiles ont poussé le véhicule à rebrousser chemin. Un hélicoptère de la police a survolé le parc durant le rassemblement et un drone diffusait des avertissements en français, en anglais et en flamand, appelant à garder le masque et à maintenir des distances de sécurité.
«C’est un piège»
Le Premier ministre Alexander De Croo avait appelé vendredi à ne pas participer à ce rassemblement, organisé via les réseaux sociaux dans le bois de la Cambre, un parc situé dans les quartiers résidentiels de la capitale. «Ce genre d’événements sont organisés par certains dans le but de déstabiliser une approche dans notre pays qui a quand même été très raisonnable et très calme, comparé à d’autres pays. Ne tombez pas dans ce piège, c’est un piège», avait-il lancé. «Je déconseillerais d’aller aux endroits où des choses sont annoncées», avait pour sa part averti la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden.
Plus de 600 policiers ont été mobilisés contre ce rassemblement interdit. Les autorités redoutent la répétition des incidents qui avaient fait plus d’une trentaine de blessés le 1er avril, lorsque la police avait tenté de disperser plusieurs centaines de personnes venues participer à une fête, renommée «la Boum», dans ce parc.
Des manifestations de protestation contre les restrictions ont eu lieu dans plusieurs autres villes belges, notamment à Liège où une marche a réuni un millier de personnes. La Belgique comptait samedi 2707 malades du Covid hospitalisés, dont 854 en soins intensifs, selon les données officielles. La pandémie a fait 24’230 morts dans ce pays de 11,5 millions d’habitants.
Samedi soir, Philippe Close a regretté les débordements, faisant valoir qu’«une dizaine» d'autres manifestations dans la capitale belge se sont déroulées dans le calme en ce jour de Fête du travail. «Tout le monde en a marre, mais la grande majorité des gens continue à respecter les mesures», a affirmé l’élu socialiste.