Neuchâtel: Des champignons pour doper nos batteries

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NeuchâtelDes champignons pour doper nos batteries

Le Laboratoire de microbiologie de l’Université de Neuchâtel lance deux projets avec des entreprises privées, l’un dans le domaine de l’environnement, l’autre dans la santé pulmonaire.

L’aspergillus niger (les filaments en rouge) se fixe sur les tissus des cellules bronchiques.

L’aspergillus niger (les filaments en rouge) se fixe sur les tissus des cellules bronchiques.

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Le Laboratoire de microbiologie de l’Université de Neuchâtel (LAMUN) lance ce mois-ci deux projets avec des entreprises privées, l’un pour la santé, l’autre pour l’environnement. Le soutien total accordé aux deux recherches avoisine les 2,7 millions de francs.

Favoriser l’extraction du vanadium grâce à un champignon

L'un des projets répond au besoin de rendre notre approvisionnement énergétique plus durable et moins gourmand en carbone. Soutenu par Innosuisse (l’Agence suisse pour l’encouragement de l’innovation), il est mené en coopération avec l’entreprise Belenos Clean Power Holding à Bienne (BE). Cette dernière développe une batterie à base de vanadium, considérée comme une alternative plus durable aux combustibles fossiles. «Cependant, l'extraction de ce métal à partir de sources naturelles a encore un grand impact écologique», note Saskia Bindschedler, maître-assistante au l’Université de Neuchâtel et cheffe du projet.

Pour y remédier, la méthode fait appel à un cocktail de champignons microscopiques et de bactéries visant à rendre l'extraction du vanadium plus propre, tout en diminuant la charge en polluants métalliques dans les eaux usées. Elle peut intervenir au niveau de l’extraction minière, mais elle s’appliquera également à la récupération du vanadium présent dans des pièces usagées, favorisant ainsi l’économie circulaire des métaux.

Le LAMUN développera les méthodes scientifiques du projet, tandis que Belenos s’occupera de leurs applications pour l’extraction minière et pour les batteries, ainsi que de l'empreinte carbone et de l’impact sur les coûts financiers.

https://www.unine.ch/lamun

Des bactéries pour combattre l'aspergillose

L’autre projet s’inspire d’une stratégie qui a fait ses preuves dans les sciences du sol, où il s’agissait de protéger des plantes contre des moisissures présentes dans la terre. Le but est de l’adapter au corps humain pour traiter l'aspergillose, une infection propagée par des champignons à l’intérieur des poumons.

Concrètement, les scientifiques comptent utiliser des bactéries des voies respiratoires dans le but de modifier le microenvironnement pulmonaire pour arrêter la prolifération des champignons dans les poumons.

Le projet s’inscrit dans le programme BRIDGE Discovery de la Confédération. Il est réalisé en coopération avec le Centre hospitalier universitaire vaudois, l'Institut suisse de bioinformatique et deux start-ups suisses AlveoliX AG et SiMPLInext .

(gma/comm)

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