GenèveDes chiens manifestent devant le Grand Conseil
Des maîtres et leurs canidés ont protesté devant l'Hôtel de Ville contre les amendes infligées lorsque toutou urine dans la rue.
- par
- David Ramseyer

Des chihuahuas, des caniches, des yorkshire et un Pluto en peluche aboient au passage des députés. Une trentaine de chiens et leur maître ont protesté ce vendredi après-midi devant le Grand Conseil contre les centaines de francs d'amende qui frappent les propriétaires de canidés lorsque ceux-ci sont pris en train d'uriner dans la rue.
Pas facile de récupérer de l'urine
Les protestataires ont aussi déposé au parlement genevois une pétition munie de 5337 signatures. Ils exigent que la loi change, qu'elle fasse la distinction entre les déjections solides et liquides. Ramasser les excréments, c'est normal. Dans le cas contraire, une punition peut s'imposer, conviennent les manifestants. Mais récupérer de l'urine!? Pas facile, forcément.
De plus, «un chien doit se soulager; il le fait aussi pour marquer son territoire. En sanctionnant ce besoin naturel, on s'attaque à la qualité même d'être un chien», rouspète Manuel Alonso Unica. Le président du Mouvement de défense des propriétaires de chiens de Genève, à l'origine de la pétition, se dit aussi prêt à attaquer ultérieurement le montant général des amendes adressées aux maîtres de chiens, qu'il juge excessif.
Les seniors pris pour cible?
La députée PLR Nathalie Fontanet estime que les doléances des pétitionnaires sont légitimes. Sanctionner un chien qui urine lui parait un rien surréaliste: «Que doit-on faire, alors? On met un bol sous le chien quand il fait pipi?» L'élue insiste cependant sur le besoin de punir les maîtres qui laissent par terre les excréments de leur animal: «Dans ces cas-là, il faut faire preuve de sévérité.»
Plusieurs manifestants hurlent aussi à l'injustice. «Ce sont toujours les personnes âgées avec des petits chiens qui sont sanctionnées, jamais des jeunes avec leurs molosses, dénonce Lucienne Schwarb. Et vous savez pourquoi? Parce les gens grisonnants n'osent pas répondre aux policiers, ni protester!» Plusieurs manifestants opinent du chef en signe d'assentiment.
La pétition sera étudiée en commission du Grand Conseil. Un éventuel changement de la loi prendra sans doute plusieurs mois.