Chêne-Bougeries (GE): Des employés rémunérés à la tête du client

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Chêne-Bougeries (GE)Des employés rémunérés à la tête du client

La Cour des comptes révèle diverses inégalités de traitement dans la gestion du personnel communal. L'Exécutif parle de «pragmatisme», mais se conformera aux directives des juges.

Jérôme Faas
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Jérôme Faas
La mairie de la 10e ville du canton de Genève.

La mairie de la 10e ville du canton de Genève.

Des employés qui effectuent des tâches identiques rémunérés différemment, des postes dépourvus de cahier des charges, une absence de règles pour déterminer les annuités à l'engagement: «les processus de gestion RH de la commune de Chêne-Bougeries sont insatisfaisants», énonce la Cour des comptes dans un audit qu'elle a rendu public ce mercredi.

21% des collaborateurs se déclarent d'ailleurs déçus par leur environnement de travail, selon une enquête de satisfaction diligentée par la Cour. «Il s'agit d'un taux particulièrement élevé pour une administration publique», souligne le juge Stanislas Zuin. Pire, plus de la moitié des employés estiment que la gestion du personnel est marquée par des inégalités de traitement.

La Cour: «cette pratique était voulue comme telle»

Les autorités de Chêne-Bougeries se déclarent victimes d'un statut du personnel datant de 1975 (toiletté en 1996), donc «inadapté» au monde actuel. Jusqu'alors, elles n'ont rien fait pour le modifier. «Les salaires affichant des écarts de une à cinq classes pour la même fonction ont été établis en connaissance de cause, affirme ainsi Stanislas Zuin. Il ne s'agit pas d'une pratique inconnue, mais voulue comme telle.»

«Pragmatisme éclairé et assumé»

La réponse écrite du Conseil administratif à la Cour est d'ailleurs éloquente. «Notre gestion reposait certainement par de nombreux aspects sur un pragmatisme qui se voulait éclairé et assumé.» Les édiles y parlaient également de «la mise en place progressive de mesures correctives (...) en gardant à l'esprit le principe de proportionnalité».

Procédures engagées contre la commune

Ce mercredi, le ton avait un peu changé. Malgré son refus de chiffrer le nombre de procédures engagées par d'ex-employés contre la commune («quelques-unes», consentira-t-il à dire), le conseiller administratif Jean Locher assure que «les recommandations formulées par la Cour des comptes seront scrupuleusement suivies». Les juges ont déjà annoncé leur volonté de s'en assurer lors des étés 2014, 2015, «et 2016 si nécessaire».

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