Catastrophe au JaponDes experts se veulent rassurants
Des experts américains se veulent rassurants face aux craintes d'une rupture de l'étanchéité d'un ou plusieurs réacteurs de la centrale japonaise de Fukushima.
Comme le montrent les modèles informatiques, «si une rupture de la cuve du réacteur (numéro 3) et de l'enceinte de confinement peut être encore longtemps retardée, la radioactivité des combustibles nucléaires aura diminué d'autant», a expliqué vendredi lors d'une conférence de presse Edwin Lyman, un physicien de l'Union for Concerned Scientists.
Les autorités japonaises ont suspecté une possible rupture de la cuve de ce réacteur après que deux ouvriers, chaussés seulement de bottines en caoutchouc, eurent souffert jeudi de brûlures en marchant dans une flaque d'eau très fortement contaminée lors d'une intervention dans la turbine du réacteur.
Mais pour Ian Hutchinson, professeur en science nucléaire au Massachusetts Institute of Technology (MIT), il n'est pas surprenant de trouver de l'eau très radioactive sur le site puisque les réacteurs de la centrale sont abondamment arrosés, depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, en attendant la remise en marche de leur système de refroidissement. «Je ne suis pas particulièrement inquiet», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision CNN.
«La différence entre la pression à l'intérieur du réacteur et celle dans l'enceinte de confinement laisse penser que la cuve du réacteur est encore intacte», a noté Dave Lochbaum, autre spécialiste de l'Union of Concerned Scientists, un organisme scientifique indépendant à but non lucratif, lors d'une conférence de presse téléphonique.
«La source de cette radioactivité n'est pas claire puisque normalement le bâtiment abritant la turbine est isolé à la fois du coeur du réacteur et de la piscine contenant le combustible nucléaire épuisé», a-t-il cependant ajouté.
«Rien n'indique que cette radioactivité pourrait provenir du coeur du réacteur ou du combustible épuisé endommagé se trouvant dans la piscine près du réacteur», a-t-il indiqué. «Nous n'en sommes pas sûrs jusqu'à présent avec les seules données» fournies par les autorités japonaises.
Selon Dave Lochbaum, cela reflète la situation dans la centrale où «il y a eu pas mal de dégâts à plusieurs endroits et peu d'instruments de mesure disponibles, ainsi que des accès limités pour les techniciens». Ainsi, «il faudra longtemps pour pleinement évaluer ce qui s'est passé», a-t-il jugé.
Le Japon a annoncé samedi avoir mesuré des niveaux d'iode radioactif 1.250 fois supérieurs à la norme légale en mer près de la centrale, renforçant les craintes d'une rupture de l'étanchéité d'un ou plusieurs réacteurs.
Et la compagnie d'électricité gérant le site, Tokyo Electric Power (Tepco), a indiqué samedi avoir découvert une nouvelle quantité d'eau fortement radioactive au sous-sol du bâtiment de la turbine du réacteur numéro 1.
De l'eau montant jusqu'à un mètre a également été découverte dans le sous-sol des bâtiments de la turbine des réacteurs 2 et 4, imposant des analyses pour vérifier si elle est polluée, a-t-il poursuivi. (afp)