Suisse: Des jeunes politiciens veulent un débat sur la majorité à 16 ans

Alors que le débat sur un droit de vote national à 16 ans se poursuit, le coprésident des Jeunes Vert’libéraux, Tobias Vögeli, et la présidente de la Jeunesse socialiste suisse, Ronja Jansen, estiment qu’il vaut la peine d’examiner la possibilité d’abaisser l’âge de la majorité de deux ans.

Tobias Vögeli évoque dans «20 Minuten» le fait que dès l’âge de 16 ans de nombreux jeunes sont en apprentissage et doivent assumer les responsabilités d’un adulte. «À cet âge, on est souvent en mesure de reconnaître les conséquences de ses actes», ajoute-t-il. Il estime aussi que l’engagement des jeunes contre le changement climatique ou les jeunes entrepreneurs avec des start-up à succès sont des preuves que la jeune génération actuelle est prête à prendre des responsabilités pour la société.

Ronja Jansen estime aussi que l’abaissement de l’âge de la majorité mérite d’être examiné. Elle trouve que l’âge est souvent considéré à tort comme un facteur décisif. «Les jeunes de 16 ans sont déjà confrontés à de grandes décisions et les assument de manière responsable», déclare-t-elle. Pour elle, une majorité plus précoce offrirait des possibilités supplémentaires en termes de prévention et d’abus d’alcool. «C’est une réalité que les jeunes de 16 ans boivent des boissons fortement alcoolisées alors qu’ils n’en ont pas encore le droit. Il est plus facile de lutter contre la consommation nocive dans le cadre de la légalité qu’en cachette», assure-t-elle.

Abaisser la majorité impliquerait que les jeunes pourraient se marier dès 16 ans. Les deux politiciens n’y voient pas de contradiction. «À cet âge, le mariage est un sujet de préoccupation pour très peu de gens, comme le montrent les chiffres», rappelle le coprésident des Jeunes Vert’libérauy. De son côté, la présidente des Jeunes socialistes rappelle qu’il est surtout important que l’alliance ne soit pas abusive ou contraire à la volonté des personnes concernées. Une situation qui implique des contrôles stricts.

Concernant les jugements en cas de délit, les deux politiciens s’accordent à dire que la peine doit être liée à l’âge. Pour Tobias Vögeli, il serait erroné de punir aussi sévèrement les jeunes de 16-17 ans que les adultes. «Une réduction de peine pour incapacité doit toujours être possible au cas par cas, non seulement pour les jeunes de 16 et 17 ans, mais aussi pour ceux de 18 et 19 ans», affirme-t-il.

Tant d’arguments qui lui font dire que «la politique devrait discuter» de la majorité à 16 ans. Leur idée trouve un écho favorable au Parlement. «Si l’initiative pour une majorité à partir de 16 ans vient de jeunes, il faut l’examiner. Je suis favorable à tout ce qui optimise la vie des jeunes», déclare notamment la conseillère nationale des Verts Sibel Arslan.