Des policiers français pourront intervenir en Suisse
Des policiers français pourront intervenir plusieurs fois en Suisse si nécessaire pour assurer la sécurité durant les matches de l'Euro 2008.
Le conseiller fédéral Christoph Blocher et la ministre française de l'intérieur Michèle Alliot-Marie ont signé un arrangement en ce sens.
Cet arrangement se fonde sur l'article 25 de l'accord bilatéral de coopération policière de 1998, qui prévoit un renforcement des forces de police limité dans le temps, indique mardi le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué.
L'arrangement signé par le chef du DFJP et Michèle Alliot-Marie permet de multiples engagements des forces de police françaises dans l'espace frontalier, a indiqué à l'ATS Danièle Bersier, de l'Office fédéral de la police (fedpol). Chacun de ses engagements aura toutefois une durée limitée à 48 heures. Cela devrait permettre de couvrir, si nécessaire, les trois matches de l'Euro 2008 à Genève.
Pas avant le 2 décembre
Il n'y a aucune certitude pour l'instant quant à un tel engagement, précise le DFJP. Il reviendra aux organes des cantons responsables de la sécurité de l'Euro 2008 de décider s'ils souhaitent demander à la Confédération de recourir à un soutien étranger.
Les effectifs exacts des forces de sécurité ne pourront pas être définis avant le 2 décembre, date du tirage au sort des équipes qui s'affronteront.
Présenté fin mars, le concept de sécurité de la Confédération prévoit que des forces de police étrangères pourront être engagées sous la conduite d'un fonctionnaire suisse. Le DFJP a déjà informé Berlin en mai. La Confédération estime qu'elle aura besoin de 1000 à 2000 policiers allemands.
Coopération transfrontalière
Parallèlement, Christoph Blocher et la ministre française de l'intérieur ont signé mardi à Paris un accord révisé relatif à la coopération transfrontalière en matière judiciaire, policière et douanière pour remplacer celui de 1998.
C'est surtout à l'occasion du G8 en juin 2003 à Genève que «la Suisse a pris conscience de la nécessité de renforcer l'accord de coopération policière avec des pays frontaliers comme la France», a déclaré le conseiller fédéral devant la presse à Paris. Berne avait alors fait appel à la police allemande pour maîtriser certains débordements.
L'accord révisé règle les questions liées à l'assistance mutuelle en cas d'événements majeurs, de catastrophes ou d'accidents graves, comme l'échange d'informations, la coordination de mesures communes, de même que l'envoi de forces d'intervention (unités de maintien de l'ordre et unités spéciales). Au niveau opérationnel, ces forces sont placées sous la conduite et le contrôle des autorités territoriales compétentes.
Pas encore adopté par les parlements
«Dans le domaine policier et de la sécurité nous ferons en sorte que la souveraineté suisse ne soit pas mise en cause», a souligné Christoph Blocher.
Le texte offre un cadre plus précis pour l'observation et la poursuite transfrontalières. Enfin, il permet aussi de mieux lutter contre les infractions au code de la route. L'accord révisé doit encore être adopté par les parlements suisse et français.
Lors de leur rencontre à Paris, M. Blocher et Mme Alliot-Marie ont également abordé les questions de la lutte contre le terrorisme et parlé de l'état d'avancement des travaux, en Suisse, dans la mise en oeuvre des instruments relatifs à Schengen.
(ats)