Genève: Des Roumains à 10 euros de l'heure

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GenèveDes Roumains à 10 euros de l'heure

Même le chantier de Palexpo, à Genève, est touché par le dumping salarial. Un nouveau cas qui s'ajoute à d'autres.

Le syndicat SIT a dénoncé mardi un nouveau cas de sous-enchère salariale à Genève. Quinze ouvriers roumains, occupés depuis un mois à poser des panneaux photovoltaïques sur le toit de Palexpo, ont dit être payés 10 euros (12 francs) l'heure.

Ces travailleurs sont employés par deux entreprises sous- traitantes. Le chantier est sous la responsabilité des Services industriels de Genève . Le syndicat SIT parle d'une «situation inadmissible». Il déplore le fait que ces abus soient constatés sur un chantier soumis aux règles des marchés publics.

Logés dans des caravanes

Les quinze ouvriers roumains ont déclaré aux représentants syndicaux être logés dans des caravanes en France voisine pour la durée du chantier. Par ailleurs, quatre électriciens recrutés par une entreprise sous-traitante en France ont avoué ne pas être au courant des salaires en vigueur à Genève.

Selon le SIT, les salaires minimum obligatoires que ces personnes travaillant sur ce chantier peuvent exiger s'échelonnent entre 25 et 31 francs l'heure. Le syndicat exige maintenant que les SIG suspendent les travaux en cours jusqu'à la mise en conformité des conditions de travail des ouvriers.

Lundi, le syndicat Unia dénonçait les salaires de quatre ouvriers français sur un chantier également placé sous la responsabilité des SIG et situé à Vésenaz (GE). Les travailleurs étaient payés 10,50 euros (12,50 francs) l'heure. Ils touchaient 60 euros (un peu moins de 75 francs) pour se loger, se nourrir et se déplacer.

Les SIG consternés

Les SIG ont réagi mardi au cas de Vésenaz en annonçant avoir ouvert une enquête pour vérifier la situation salariale des ouvriers concernés. Les travaux, qui consistent à installer des conduites sous l'eau, au fond du Léman, ont été «immédiatement» interrompus en attendant le résultat des investigations.

Les SIG se sont déclarés «consternés» par les informations diffusées dans la presse. L'entreprise publique autonome, une fois les vérifications faites, «prendra les mesures nécessaires et adéquates pour redémarrer les travaux et garantir le respect des travailleurs», a-t-elle indiqué dans un communiqué. (ap)

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