AsieDeux secousses enregistrées en Corée du Nord
Selon le CTBTO, le séisme détecté samedi est probablement d'origine «naturelle». D'abord hésitante, la Chine partage également cette opinion.
Deux secousses de faible ampleur ont été enregistrées samedi en Corée du Nord, près de son site d'essais nucléaires. Elles sont sans doute d'origine naturelle, croit savoir l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO). La Chine a dans un premier temps pensé à une «explosion».
«Examiner les ondes sismiques»
Des analyses sont toujours en cours, a dit sur Twitter la CTBTO qui ajoute qu'il est peu probable que les secousses puissent être imputées à une activité humaine. S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un responsable sud-coréen a indiqué que Séoul penchait également pour la thèse du phénomène naturel.
«Une des meilleures méthodes consiste à examiner les ondes sismiques ou les ondes acoustiques sismiques. Les deuxièmes sont perçues en cas de séisme imputable à une activité humaine», a-t-il dit. «Or, dans ce cas, nous n'en avons détecté aucune. Nous considérons donc qu'il s'agit d'un séisme naturel.»
Le centre chinois de veille sismique (CENC) avait annoncé plus tôt avoir enregistré un séisme d'une magnitude de 3,4 en Corée du Nord et laissé entendre qu'il pouvait avoir été provoqué par une explosion. Il a lui aussi ensuite conclu à un événement d'origine «naturelle», selon l'agence officielle chinoise Xinhua.
Le séisme s'est produit à 10h30 heure suisse à une profondeur de zéro kilomètre, précise l'institut chinois dans un communiqué sur son site.
Essais nucléaires à chaque fois
Les précédentes secousses telluriques enregistrées sur le territoire de la Corée du Nord se sont révélées être des essais nucléaires, dont le dernier en date a été mené le 3 septembre. Le séisme a été localisé dans le comté de Kilju dans la province de Hamgyong où est situé le centre nucléaire nord-coréen de Punggyeri, indique l'agence météorologique sud-coréenne.
Cette dernière a précisé qu'elle analysait la nature du tremblement de terre, mesuré à une magnitude de 3,0, et que les premières constatations l'incitaient à penser qu'il était d'origine naturelle.
L'agence Chine nouvelle rapporte, pour sa part, que l'épicentre se situe quasiment au même endroit que celui du séisme du 3 septembre qui s'est révélé être un essai nucléaire. La CTBTO a, elle, localisé le séisme à une cinquantaine de kilomètres du site des précédents essais nord-coréens.
Echanges d'insultes
Ces deux secousses se sont produites alors que la Corée du Nord a multiplié ces derniers mois les essais de missiles balistiques et a dit songer à tester une bombe H dans l'océan Pacifique, un comportement perçu comme une provocation tant par la Corée du Sud que par son allié américain. Les tensions se sont encore accentuées ces derniers jours avec les échanges d'insultes entre Donald Trump et Kim Jong-un.
Samedi encore, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, a vivement dénoncé à l'ONU les propos tenus cette semaine par M. Trump contre son pays, qualifiant le président américain de «personne dérangée», de «mégalomane» et de «roi menteur».
Après l'essai nucléaire nord-coréen du 3 septembre, qui survenait après deux tirs de missiles intercontinentaux en juillet, le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté un huitième train de sanctions contre Pyongyang.
Dans la capitale, samedi, des dizaines de milliers d'habitants se sont rassemblés sur le place Kim Il-Sung en soutien au leader nord-coréen, traité de «fou» par M. Trump. De tels rassemblements, organisés par les autorités, sont monnaie courante à Pyongyang et destinés à démontrer le soutien populaire dont bénéficie le régime.
Bombardiers US au large de la Corée du Nord
Par ailleurs, des bombardiers américains ont survolé la mer du Japon à l'est des côtes de la Corée du Nord pour démontrer que Washington avait «de nombreuses options militaires» à sa disposition, a annoncé samedi le département américain de la Défense. Cette démonstration de force dans l'espace aérien international constitue «un message clair que le président (Donald Trump) dispose de nombreuses options militaires pour mettre en échec toute menace».
Le Pentagone précise que ces bombardiers B-1B Lancer de l'US Air Force, escortés par des chasseurs F-15C, se sont aventurés plus loin que jamais depuis l'an 2000 au nord de la Zone démilitarisée (DMZ) qui marque la frontière entre les deux Corées.
«Jamais au cours du 21e siècle un chasseur ou un bombardier américain n'avait volé aussi loin au nord de la Zone démilitarisée (DMZ), soulignant ainsi le sérieux avec lequel nous prenons le comportement irresponsable de la Corée du Nord», a déclaré Dana White, porte-parole du Pentagone. (nxp/afp)