Suisse - Chine: Didier Burkhalter sensible à la culture chinoise

Le ministre suisse de la santé a rencontré son homologue chinois Chen Zhu. Ils ont évoqué ensemble la collaboration entre quatre cantons suisses (Vaud, Bâle-Ville, Zurich et Genève) et quatre municipalités chinoises, dont Shanghaï et Kunming, dans le domaine de la réforme des hôpitaux.

Au menu des discussions figuraient aussi la médecine complémentaire et la médecine traditionnelle chinoise.

Avec le ministre chinois de la science et de la technologie, Wan Gang, il a évoqué le renforcement des relations scientifiques entre la Suisse et la Chine. Une déclaration d'intentions souligne la volonté mutuelle d'approfondir le partenariat, dans le contexte du programme SSSTC .

Le chef du Département fédéral de l'Intérieur (DFI) a insisté sur le développement dans la recherche fondamentale, ajoutant que «ce qui est plus important, ce sont les contacts et le fonctionnement direct des acteurs de la recherche entre la Chine et la Suisse».

Le conseiller fédéral a également été reçu par la conseillère d'Etat chinoise Liu Yandong, seule femme à siéger au bureau politique du parti communiste chinois.

Les présidents des deux Ecoles polytechniques fédérales, Ralf Eichler (ETH Zurich) et Patrick Aebischer (EPF Lausanne), étaient également du voyage en Chine.

«Je crois que la Suisse se positionne bien», a souligné Patrick Aebischer. «Nous avons augmenté de façon très importante le nombre d'étudiants chinois dans les EP, nous en avons aujourd'hui 189 à l'EPFL, il y en a à peu près autant à Zurich», a-t-il dit.

L'ETHZ veut intensifier les échanges de professeurs avec l'une des plus importantes universités de Shanghaï, celle de Tongji. L'EPFL souhaite de son côté créer une chaire universitaire commune entre Lausanne et Shanghaï. La présence en Chine du chef du DFI pourrait faciliter ce rapprochement, selon le porte-parole du département.

Les présidents des deux écoles suisses ont également participé ce week-end en Chine aux festivités du centième anniversaire de la prestigieuse université de Tsinghua. Une centaine de présidents des plus grandes universités du monde étaient conviés à l'événement.

Le conseiller fédéral a insisté samedi à Pékin sur l'importance de la liberté de créer et la liberté d'expression lors du vernissage de l'exposition photographique «ReGeneration 2». Produite par le musée de l'Elysée de Lausanne, cette exposition présente en Chine les travaux de 80 jeunes photographes originaires de 25 pays.

Elle s'est installée à Pékin dans le village d'artistes de Caochangdi, à deux pas des ateliers d'Ai Weiwei, l'artiste chinois contestataire arrêté le 3 avril à l'aéroport de Pékin.

Dans son allocution, M. Burkhalter a indiqué que «la liberté artistique et la liberté d'expression sont des éléments essentiels pour guider et interpeller les civilisations dans un monde qui change vite». Il s'est exprimé devant un auditoire principalement non chinois.

Interrogé par l'ATS à propos d'Ai Weiwei, il a déclaré «je sais aussi que beaucoup de choses sont difficiles dans ce pays et qu'on doit admettre qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire».

M. Burkhalter informera mardi les médias sur les résultats des entretiens menés durant sa visite en Chine. Il doit indiquer si l'épineuse question des droits humains ainsi que l'arrestation de l'artiste chinois Ai Weiwei ont été évoquées directement.

La bibliothèque des sciences humaines et sociales de l'université de Tsinghua à Pékin, première oeuvre en Chine de l'architecte suisse Mario Botta, a été inaugurée samedi en présence du maître d'oeuvre.

L'endroit a été qualifié de «cathédrale scientifique» par M. Burkhalter, présent à l'inauguration. Cette bibliothèque abritera 600'000 livres et pourra accueillir environ mille étudiants. (ats)