Dubaï: Dirigeant tchétchène mis en cause dans le meurtre d'Iamadaïev

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DubaïDirigeant tchétchène mis en cause dans le meurtre d'Iamadaïev

La police de Dubaï a accusé dimanche Adam Delimkhanov, vice-Premier ministre de Tchétchénie, d'avoir commandité le meurtre de l'ex-chef militaire tchétchène Soulim Iamadaïev, tué fin mars dans l'émirat.

Elle a annoncé un recours à Interpol pour l'arrêter.

«Un haut responsable du gouvernement tchétchène, Adam Delimkhanov, vice-Premier ministre, est le commanditaire du meurtre de Soulim Iamadaïev», a affirmé le chef de la police de Dubaï, le général Dhahi Khalfan Tamim, lors d'une conférence de presse.

Des déclarations qualifiées de «provocation» par le représentant tchétchène au Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), Ziad Sabsabi, cité par l'agence Itar-Tass.

Dans le cadre de l'enquête, la police de Dubaï a arrêté deux suspects, un Iranien et un Tadjik. Elle recherchait trois autres hommes qui se seraient enfuis vers la Russie peu après le meurtre.

Rival de Kadyrov

Soulim Iamadaïev, 36 ans, rival du président tchétchène pro-russe Ramzan Kadyrov, a été tué par balles le 28 mars dans le parking de son immeuble, selon la police de l'émirat.

L'annonce de son meurtre a donné lieu à une controverse dans la presse russe, selon laquelle des membres de la famille du défunt, dont son frère cadet Issa, affirmaient que Soulim Iamadaïev était vivant et que le secret entourant l'affaire était destiné à faciliter l'enquête de la police émiratie.

«Il est mort, bien mort et il a été enterré à Dubaï», a répété dimanche le général Tamim. «Le crime est un produit tchétchène (...). C'est une sale affaire de règlement de compte et un acte lâche», a-t-il ajouté.

Téhéran pas impliqué

Le général Tamim a indiqué que les autorités locales auraient recours à Interpol pour l'arrestation de M. Delimkhanov, ajoutant que trois autres suspects, deux Russes et un Kazakh, étaient recherchés pour leur implication dans le meurtre.

Le chef de la police de Dubaï a écarté toute implication des autorités de Téhéran dans le meurtre. Il a aussi affirmé que l'arme du meurtre appartenait à «la garde du vice-Premier ministre tchétchène».

«C'est un des épisodes des luttes en cours dans la République tchétchène, qui exporte désormais ses règlements de compte à l'étranger», a déploré le général Tamim.

Retraite

Soulim Iamadaïev était un ancien commandant du bataillon Vostok en Tchétchénie, qui a combattu aux côtés des forces fédérales russes contre les indépendantistes tchétchènes. Il s'était installé à Dubaï après avoir pris sa retraite il y a quatre mois, selon la police locale.

D'après les médias, Soulim Iamadaïev avait quitté la Russie par peur pour sa vie après l'assassinat de son frère en septembre 2008.

(ats)

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