DJ David Vendetta: «Je ne pardonnerai jamais à mon père»

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DJ David Vendetta: «Je ne pardonnerai jamais à mon père»

LAUSANNE. Le DJ français ouvre demain au MAD une série de sessions menées par le must de la french touch. Avant cela, il se confie.

Le nouveau DJ français qui monte a pour nom David Vendetta (35 ans). Avant sa session, demain au club lausannois du MAD, il se dévoile dans un entretien dont voici la version intégrale.

David, vous êtes né le 25 août 1972 et votre vrai nom est Paparusso. Qu'avez-vous gardé de votre origine sicilienne?

Peut-être mon physique méditerranéen et mon caractère assez trempé. Mais je ne suis jamais allé en Sicile. J'ai aussi mon nom d'artiste, Vendetta, qui est un clin d'œil à cette région d'Italie.

«Vendetta», qui veut dire vengeance. Pourquoi avoir choisi ce patronyme?

Je n'ai pas connu mon père. Il a abandonné lâchement notre famille. Vendetta, c'est donc une forme de vengeance par rapport à lui. Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il nous a fait. Je suis aussi père. Dans mes périodes de galère, il m'est arrivé de devoir vendre mes platines pour que mon fils ne manque de rien. Aujourd'hui, mon père vit sur l'île de La Réunion. En juillet, alors que j'étais là-bas pour un set, il a cherché à reprendre contact avec moi. Mais je n'ai pas répondu à son e-mail. Cela me dégoûtait.

Si vous deviez définir votre caractère en quelques adjectifs, lesquels choisiriez-vous?

Avant tout, je suis un passionné. Sinon, je suis intransigeant, perfectionniste… mais malgré tout accessible et aimable! Mes défauts j'essaie de les transformer en qualités, car il faut énormément de rigueur dans le métier que je fais. Je bosse de 11 h à 19 h sur mes productions afin de me consacrer à ma famille le soir (n.d.l.r.: divorcé, David Vendetta a un fils, Alexandre, qui a 14 ans. Aujourd'hui, le DJ a retrouvé l'amour et sa copine se prénomme Estelle).

A quoi carburez-vous avant un set?

Je ne touche pas à la drogue. En revanche, j'aime bien boire une vodka Red Bull.

La Suisse et vous, c'est une histoire d'amour qui dure. Cette année, on vous a vu beaucoup ici, en juin au Mad, puis au Bypass, puis à la Lake Parade…

La Suisse est un pays très ouvert musicalement. Chez vous, on a une longueur d'avance sur le plan de l'accueil des DJ internationaux. C'est peut-être dû à votre position centrale en Europe de l'Ouest. Vous êtes ouverts à toutes les influences. Quant au MAD − qui est un club de référence dans le monde entier − il possède un public d'initiés, de connaisseurs. Donc, c'est extrêmement flatteur pour un DJ de mixer devant des gens qui ont un tel répondant. Il y a une symbiose étonnante.

Le tube qui a boosté votre carrière est «Love To Love You Baby» en 2006, un remix du titre disco de Dona Summer. Cette dernière vous a-t-elle fait savoir ce qu'elle en pensait?

Non, je n'ai jamais eu de feed-back de sa part. Mais je sais qu'elle a touché un très gros chèque grâce à moi. Donc elle doit avoir un bon souvenir de Vendetta! (Rires)

Vous avez participé à la dernière Gay Pride à Paris. Quel est votre rapport avec le public homosexuel?

Je ne suis pas gay, mais j'ai plein d'amis qui le sont. J'adore ce public-là, car il est très ouvert sur les nouveaux styles de musique. J'aime cette ouverture d'esprit.

Votre premier album, «Rendez-vous», est sorti en juin dernier. Son succès a-t-il été à la hauteur de vos espérances?

Oui, l'album marche très bien en France et dans divers pays d'Europe (Turquie, Russie, Bulgarie…). Il a prouvé aux gens de la profession que je pouvais être un producteur à 100%.

Parlez-moi de votre compagne, Estelle, et de votre fils, Alexandre.

Estelle est non seulement ma copine mais aussi mon agent. Elle connaît parfaitement le monde de la nuit, donc cela nous a beaucoup rapprochés. Quant à Alexandre, il veut devenir DJ comme son père. Alors je tente de l'ouvrir au monde de la musique − il prend des cours de piano − et du solfège. Mais la priorité, ce sont ses études.

Avec quelle personnalité connue aimeriez-vous dîner en tête à tête et de quoi aimeriez-vous parler avec elle?

Il y aurait eu Serge Gainsbourg, s'il était encore de ce monde. C'était un homme complexe, tiraillé et tellement doué... Un Mozart de la chanson française! Aujourd'hui, j'aimerais bien manger avec Nicolas Sarkozy. On ne se connaît pas, je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit ou fait, mais j'admire son parcours exceptionnel et sa volonté d'y arriver. C'est un homme qui sort des sentiers battus, qui a franchi des barrières que d'autres n'avaient pas osé franchir avant lui. Et puis, il a un petit côté «Vendetta» que j'aime beaucoup! (Rires).

Clip de "Love To Love You Baby", par David Vendetta

Clip de "Unidos Para La Musica", par David Vendetta

David Vendetta en juin 2007 au Mad à Lausanne

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