Djokovic défie le maître Federer

"Je joue un grand tennis ici. Je suis plus patient tout en étant plus agressif", se félicitait Nole après avoir fêté en quart de finale son cinquième succès en trois sets dans ce tournoi face à David Ferrer (no 5). "Mais je suis encore jeune. Je dois apprendre à gérer mes émotions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Parfois il est difficile de les contrôler dans un grand match, lorsque la pression est présente."

Alors qu'il n'avait connu aucun souci dans ses quatre premiers tours, Djokovic a en effet dû pour la première fois composer avec une certaine nervosité. Il concluait en trois sets, mais en passant trente minutes de trop sur le court. Sous haute tension qui plus est. "David aurait gagné le quatrième set avec une meilleure première balle de service", notait d'ailleurs Federer.

Cette fin de match difficile et la perspective de défier Roger Federer ont réveillé les douloureux souvenirs de la finale du dernier US Open. Federer avait alors tiré parti de l'extrême nervosité de son futur adversaire. Djokovic avait alors lâché complètement prise dans les moments décisifs. Il manquait cinq balles de set dans la première manche puis deux dans la deuxième pour s'incliner en trois sets.

Novak Djokovic a laissé pour l'instant une bien meilleure impression depuis le début de cette première levée du Grand Chelem que Federer. Mais il n'a pas subi LE test qui lui permettrait de relever sereinement le défi que ne manquera pas de lui imposer Federer. Le Bâlois a, en revanche, déjà dû souffrir puisqu'il ne s'était imposé que 10-8 au cinquième set face à Janko Tipsarevic (ATP 49) au 3e tour.

Et la pression, l'homme aux 12 titres du Grand Chelem sait la gérer. Il est depuis longtemps passé maître dans l'art d'élever son niveau de jeu dans les moments-clés. "L'expérience est un atout majeur au moment d'aborder les demi-finales", relevait le Bâlois, qui ne s'est pas hissé par hasard en finale des dix derniers tournois du Grand Chelem. (si)