De la journée «patriotique» au murDonald Trump: un déluge de mesures en cinq jours
Le nouveau président des Etats-Unis a pris plusieurs mesures depuis son entrée à la Maison Blanche vendredi, dont voici un résumé.
Donald Trump a pris plusieurs mesures depuis son entrée à la Maison Blanche vendredi, qui vont de la proclamation du 20 janvier 2017 journée «patriotique» jusqu'à la construction d'un mur à la frontière du Mexique.
Les voici jour après jour:
Vendredi: premier décret contre Obamacare
- Donald Trump proclame le 20 janvier 2017, date de son investiture, «journée nationale du dévouement patriotique», pour «renforcer nos liens entre nous et avec notre pays», après un discours d'investiture aux accents populistes et nationalistes. En 2009, son prédécesseur Barack Obama avait proclamé sa journée d'investiture «journée nationale du renouveau et de la réconciliation».
- M. Trump signe un premier décret contre l'emblématique loi d'assurance santé «Obamacare» de son prédécesseur, ordonnant à son administration d'accorder le plus d'exemptions possibles à la réforme de 2010, détestée des conservateurs pour son coût et sa lourdeur, en attendant son abrogation par le Congrès.
Dimanche: vers une renégociation de l'Aléna
- M. Trump annonce qu'il va commencer à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec les dirigeants du Canada et du Mexique qu'il doit voir prochainement. Une rencontre avec son homologue mexicain Enrique Peña Nieto est notamment prévue le 31 janvier.
Lundi: retrait du TPP, coupure des fonds aux ONG pro-avortement
- Donald Trump signe l'acte de retrait des Etats-Unis du traité de libre-échange transpacifique (TPP), dont l'administration de Barack Obama avait fait l'une de ses priorités.
Vu comme un contrepoids à l'influence grandissante de la Chine, ce traité a été signé en 2015 après d'âpres négociations par 12 pays d'Asie-Pacifique représentant 40% de l'économie mondiale. Mais le texte, qui va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières, n'était pas encore entré en vigueur, en l'absence de ratification par le Congrès américain.
- M. Trump signe un décret interdisant le financement, par des fonds fédéraux, d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement.
Cette signature a lieu le lendemain du 44e anniversaire de «Roe V. Wade», l'arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement aux Etats-Unis, et deux jours après que des millions d'Américaines ont manifesté pour leurs droits.
- Le nouveau président signe un décret gelant les embauches des fonctionnaires au niveau fédéral, qui ne s'applique cependant pas au personnel militaire, suivant sa promesse de «curer le marigot» en réduisant le nombre et le statut des fonctionnaires.
- Plusieurs ministères et agences fédérales publient des circulaires imposant aux fonctionnaires un verrouillage de leur communication. A l'Agence de protection de l'environnement (EPA), toute communication au public, à la presse et sur les réseaux sociaux est désormais interdite.
Mardi: relance de projets d'oléoducs controversés
- Donald Trump redonne vie au projet du gigantesque oléoduc Keystone XL reliant le Canada aux Etats-Unis, dont la construction avait été bloquée par M. Obama au nom de la lutte contre le changement climatique.
Long de 1900 kilomètres, dont 1400 aux Etats-Unis, le projet Keystone XL vise à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta (ouest) jusqu'au Nebraska (centre des Etats-Unis) d'où il pourrait rejoindre les raffineries américaines du golfe du Mexique.
L'aboutissement de ce projet est conditionné à une renégociation avec la société canadienne TransCanada, selon le président.
- Il signe aussi un décret ouvrant la voie à la construction d'un autre oléoduc porté par la compagnie Energy Transfer Partners dans le Dakota du Nord, dont le tracé avait été rejeté en décembre après une intense mobilisation des Amérindiens et des écologistes. La tribu sioux de Standing Rock reproche à l'entreprise qui en a la charge de vouloir faire passer l'oléoduc, baptisé Dakota Access Pipeline, sur des sites sacrés où sont enterrés leurs ancêtres, menaçant par la même occasion leurs sources d'eau potable.
Mercredi: lancement d'un mur anti-immigration
- Donald Trump signe un décret lançant le projet de construction d'un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, la promesse la plus emblématique de sa campagne, qu'il entend faire payer ultérieurement à Mexico.
Il signe un autre décret portant sur une application plus rigoureuse des lois sur l'immigration, y compris une limitation de l'accès aux fonds fédéraux pour les «villes sanctuaires» qui accueillent des immigrants clandestins.
A venir: un nouveau juge à la Cour suprême
- D'autres mesures sur l'immigration cette semaine. Certaines pourraient limiter l'accès aux Etats-Unis pour les réfugiés et les détenteurs de visas en provenance d'Irak, d'Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen, selon le Washington Post.
M. Trump avait aussi promis de supprimer le programme «DACA», mis en place en 2012 et qui a permis à plus de 750'000 clandestins arrivés mineurs sur le territoire d'obtenir des permis de séjour et de travail.
- M. Trump doit annoncer le jeudi 2 février le nom de celui qu'il entend proposer pour remplacer, à la Cour suprême, le juge conservateur Antonin Scalia.
- Le président prépare un décret qui pourrait ouvrir la voie à la réouverture des contestées prisons secrètes de la CIA à l'étranger, fermées par Barack Obama, selon des journaux américains mercredi, mais la Maison Blanche a contesté être l'auteur du document publié. (afp)