JaponDoris Leuthard signera un traité sur le mercure
La conseillère fédérale s'est rendue mercredi à Minamata, au sud du Japon, afin de signer le lendemain un traité international sur l'usage et les émissions de mercure.

Des délégués de quelque 140 pays, dont la Suisse, ont rendu hommage mercredi aux victimes japonaises du plus grand empoisonnement au mercure de l'histoire.
Un hommage a été rendu aux milliers de Japonais victimes de l'empoisonnement au mercure le plus grave de l'histoire.
Le but de la rencontre japonaise est de donner vie à la «Convention Minamata» adoptée en janvier dernier à Genève. On ne sait pour l'heure quels sont les pays qui signeront le traité, mais la Suisse, qui s'était particulièrement engagée pour l'élaboration de cette convention, désire faire partie des premiers.
Une fois ratifié par 50 Etats, le traité entrera en vigueur, d'ici trois ou quatre ans, selon les organisateurs de la conférence nippone. Cet accord vise à réduire au niveau mondial les émissions de mercure, très toxiques pour la santé et l'environnement, ainsi que la production et les utilisations du mercure, notamment lors de la fabrication de produits et de processus industriels.
Le texte porte également sur la question du stockage et du traitement des déchets. Il prévoit notamment que des produits utilisant du mercure, comme les thermomètres, devront avoir disparu d'ici 2020 et donne un délai de 15 ans aux Etats pour arrêter les mines de mercure.
Hommage aux victimes
Des délégués de quelque 140 pays ont rendu hommage mercredi aux victimes japonaises du plus grand empoisonnement au mercure de l'histoire. Ils ont déposé des gerbes de fleurs et se sont recueillis au pied d'un monument dédié aux morts.
A Minamata, à partir de la fin des années 1950, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont tombées malades, dont 2000 sont mortes depuis. Elles avaient mangé des poissons et des crustacés chargés de mercure rejeté dans la mer par une usine.
Très toxique
Le mercure est un métal lourd très toxique pour les êtres vivants. Une exposition trop forte nuit au système immunitaire et peut entraîner d'autres problèmes comme des troubles psychologiques ou digestifs, la perte de dents, des problèmes cardio-vasculaires ou respiratoires.
La société pour les peuples menacés (SPM) a salué l'engagement de la Suisse pour réduire les émissions de mercure. Dans un communiqué, elle a toutefois invité le Conseil fédéral à interdire l'importation de cet «or sale» - qui comprend également l'argent provenant du métal lourd, gagné à partir des plus grosses sources de pollution sur terre et sur mer de la planète.
Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), sur les 100 dernières années, les quantités de mercure présentes dans les 100 premiers mètres de profondeur des océans, et provenant d'émissions liées à l'activité humaine, ont doublé. Les concentrations dans les eaux profondes ont, elles, augmenté de 25%. (ats)