SuisseDoris Leuthard veut bannir l'usage de l'amiante
La conseillère fédérale a ouvert jeudi à Genève le segment ministériel de la conférence sur les produits chimiques et déchets dangereux. Elle préconise notamment l'abandon de l'amiante.

Une manifestation de soutien aux victimes de l'amiante a eu lieu mardi sur la place des Nations, à Genève
La ministre suisse a notamment appelé à approfondir les synergies entres les conventions qui traitent de ces thèmes, et à ajouter de nouvelles substances sur la liste des produits interdits, comme l'amiante.
Entamée le 28 avril, la conférence rassemble jusqu'au 10 mai près de 2000 délégués de 170 pays. Quatre-vingt-neuf ministres prennent part jusqu'à vendredi au segment ministériel.
Réunion historique
Cette réunion est historique, a rappelé Doris Leuthard selon la version écrite de son discours, en ce qu'elle rassemble les représentants des Etats membres des trois conventions qui gèrent le domaine: celle de Stockholm sur les polluants organiques persistants, celle de Rotterdam sur le commerce de produits chimiques dangereux et celle de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux.
Relevant les effets bénéfiques des synergies mises en oeuvre entre ces conventions, et de la fusion, depuis 2010, de leurs trois secrétariats en un à l'initiative de la Suisse, Mme Leuthard a appelé de ses voeux la création prochaine d'un «quartette», avec la Convention de Minamata sur le mercure.
Adoptée en janvier, celle-ci, qui doit permettre de réduire les émissions de ce métal toxique, devrait être signée en octobre dans la ville japonaise du même nom.
Pour une «économie verte»
«La Suisse a appris de ses erreurs», a affirmé la cheffe du Département fédéral de l'environnement (DETEC). «La prévention est bien plus efficace que la réparation des dommages», a-t-elle relevé. S'agissant d'appareils électriques et électroniques, par exemple, le recyclage ne préserve pas seulement l'environnement, mais a pour conséquence de «pouvoir réutiliser des éléments rares, dans le cadre d'une économie verte».
Pour la ministre suisse, les économies réalisées en fusionnant les trois secrétariat doivent être utilisées pour soutenir des réalisations dans les pays en développement.
Bannir l'usage de l'amiante
A propos de la Convention de Bâle, Mme Leuthard a notamment appelé au développement de standards internationaux pour la gestion des déchets dangereux. Dans le cadre de la Convention de Rotterdam, elle a souhaité que de nouvelles substances, notamment l'amiante, toujours utilisé dans certaines pays, soient ajoutées à la liste des produits interdits.
Elle a formulé le même voeu pour la Convention de Stockholm, ajoutant que des mécanismes de financement «clairs et réalistes» étaient aussi nécessaires, de même qu'un dispositif efficace pour vérifier l'application des décisions. (ats)