ÉcolesDouche commune après la gym ou la piscine, l’enfer de certains élèves
Deux filles ont été forcées de se mettre à nu devant leurs camarades dans une école bernoise. Il n’y a pourtant pas, en général, d’obligation stricte.

Un moment sympa ou une torture: tous les élèves ne réagissent pas pareil face à la douche à l’école.
«Tu iras avec tes camarades prendre la douche et tu le feras nue.» Dans une école bernoise, deux élèves ont été obligées, contre leur gré, de passer par la case douche commune après un cours de sport. Leur enseignante leur avait d’abord permis de se doucher en sous-vêtements, mais a été ensuite réprimandée par le directeur, relève le média en ligne «Today».
Agota Lavoyer, experte des questions de sexualité et de violence, s’est insurgée contre l’obligation de se doucher sous le regard de ses camarades – et parfois des enseignants. «Ton corps t’appartient, mais il appartient aussi un peu à l’école», dénonce-t-elle. Une pluie de témoignages d’élèves ou de parents qui disent leur gêne face à la pression que peut représenter la douche commune lui sont ensuite parvenus.
Vers des espaces plus intimes
Dans le canton de Vaud, la douche est encouragée mais pas obligatoire. «Ce moment fait partie de la leçon et il faut que l’enseignante ou l’enseignant motive les élèves pour la douche», dit toutefois Christophe Botfield, conseiller pédagogique au Canton, citant le manuel fédéral guidant l’enseignement.
«Actuellement, les communes ont tendance à installer des cabines de douche pour les élèves qui ont de la peine à se montrer nus face aux autres. Ils sont nombreux à se doucher avec leur culotte. Par contre, si un ou une élève ne se douche pas, nous ne pouvons rien faire», dit-il. À Genève aussi «il n’existe aucune réglementation à ce sujet. Un enfant ne peut pas être forcé par son enseignante ou son enseignant à se doucher», dit Pierre-Antoine Preti, porte-parole du Département de l’instruction publique.
La douche à l’école, pour vous, c’était
Les «pour» et les «contre»
Certains aspects de la douche à l’école posent un problème, reconnaît le Canton de Vaud. «Travail supplémentaire, problème de la surveillance, bruit engendré, temps de séchage des cheveux, perte d’habits au vestiaire, risque de bagarre, certains parents réticents et difficulté pour de nombreux élèves de se montrer nus», énumère-t-il. La douche reste encouragée pour des raisons d’hygiène élémentaire, mais aussi «pour réguler la température corporelle après l’effort, baisser la tension nerveuse et pour son aspect social».
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