Dysfonctionnement de la police: bientôt de nouvelles dénonciations
Le rapport sur les dysfonctionnements de la police lausannoise continue des faire des vagues.
Marc Vuillemier, le municipal en charge du dossier, n'exclut pas que des personnes soient incitées à dénoncer des faits nouveaux à cause de la publication du rapport.
Le prochain vote vaudois sur la police unique, tout comme l'approche des élections fédérales ne font rien pour calmer le jeu. Le rapport, destiné à faire l'état des lieux à l'interne et non à être publié, a fait l'effet d'une bombe, révélant des pratiques telles que le dénigrement, les insultes, les humiliations, les menaces, les coups et des faux rapport d'intervention.
La parole aux policiers
«Ce rapport entre dans le cadre d'une démarche éthique et avant- gardiste, a dit M. Vuillemier dans une interview publiée dans «Le Matin Dimanche». Pour la première fois en Suisse, on donne la parole aux policiers». Cette démarche vise à briser l'omerta dans ce corps de métier.
Les policiers, qui dans leur grande majorité, exercent correctement leur métier, sont désécurisés. «Depuis dimanche, je vis pratiquement à l'Hôtel de police. J'essaie de rassurer les policiers sur leurs prestations. Je leur rappelle aussi que tout ce qui a été dénoncé va permettre de changer les choses».
Une certaine tolérance de mise
Si une certaine tolérance sera de mise, les fautes graves à caractères pénal, contrevenant aux droits humains, seront dénoncées, selon M. Vuillemier. Il s'agit notamment de la récidive, le mensonge ou le manque de considération des collègues.
A Genève, l'idée d'une police des polices fait son chemin. «C'est vrai qu'un organe indépendant pourrait être bénéfique (à Lausanne), a souligné M. Vuillemier. Mais il ne devrait pas seulement servir d'organe de répression mais aussi contribuer à améliorer les compétences.
Pour Gérald Hagenlocher, le commandant de la police lausannoise, «l'impact de cet audit interne est très fort vis-à-vis de ceux qui ont, ou qui ont eu, un comportement déviant. Je crois que le message est passé. Et pas seulement auprès du corps de police de Lausanne».
Nouveaux témoignages
Pendant la semaine écoulée, M. Hagenlocher a reçu les témoignages de deux policiers concernant une affaire de police secours. Elles seront transmises lundi au juge d'instruction cantonal.
Le document de 138 pages est l'oeuvre d'un groupe de travail interne qui a recueilli sous couvert de l'anonymat dès 2005 les déclarations de policiers au sujet de leur travail à Police- secours.
Le document de travail a été diffusé sur internet par le député libéral Patrick de Preux et transmis à la presse. Ce dernier est un fervent partisan de la police unique tandis que Lausanne et son municipal popiste Marc Vuilleumier se battent pour le maintien d'une police de proximité.
(ats)