ÉconomieLes classeurs fédéraux suisses produits en… Allemagne
Passant de 15 millions à 7,5 millions en quinze ans, la production des classeurs emblématiques de la firme Biella sera désormais faite outre-Rhin.
Les fameux classeurs Biella ne seront plus manufacturés dans notre pays.
Tout fout le camp! Après le chocolat Toblerone qui sera produit en Slovaquie, c’est au tour de la firme Biella, qui fabrique les classeurs fédéraux, de délocaliser sa production en Allemagne. Cette fois, ce sont 45 postes de travail sur 100 qui passent à la trappe, à Brugg (BE).
Selon un communiqué, Biella a produit environ 7,5 millions de classeurs en 2022. Il y a quinze ans, c’était encore 15 millions de pièces qui sortaient des usines annuellement. Biella reste fidèle à sa tradition de plus de 120 ans et veut tout faire pour conserver son nom et son implantation en Suisse, mais des changements sont inévitables.
Certains ont pleuré en apprenant la nouvelle
«On savait que ça allait arriver», confie une collaboratrice de Biella, qui s’exprime sur l’annonce faite de la délocalisation et de la perte de 45 postes de travail. «Nous sommes spécialisés dans les classeurs et les agendas. Qui a encore besoin d’un agenda aujourd’hui? Moi aussi, je note mes rendez-vous sur mon téléphone, poursuit la collaboratrice. Je travaille ici depuis près de trente ans. Pour mon mari et moi, ça va. Mais pour d’autres, c’est plus grave. Beaucoup travaillent ici depuis des décennies, nous sommes comme une famille. C’est ce qui me fait le plus mal.» Pour preuve, certains ont pleuré lors de l’annonce de fermeture.
Fatale numérisation
«Bien sûr, nous regrettons beaucoup cette fermeture, mais elle était devenue inévitable», indique Alexandre Sola, membre de la direction. Les domaines de la vente, du marketing (entrepôts compris) et de l’administration resteront en Suisse. «Le service et le conseil à la clientèle sont importants pour nous», poursuit le cadre. À noter que, depuis 2019, Biella fait partie du groupe français Exacompta-Clairefontaine.
Mais cette restructuration n’est pas due à ce changement de direction. Une des causes de la baisse de demande des classeurs est la numérisation. «Après la pandémie, nous étions conscients que nous devions faire attention, mais nous ne nous attendions pas à ce que ça aille aussi vite», indique Alexandre Sola.
Utilisez-vous encore des classeurs?