Conseil d'Etat neuchâtelois: Election du successeur de Jean Studer

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Conseil d'Etat neuchâteloisElection du successeur de Jean Studer

Les Neuchâtelois se rendront à nouveau aux urnes le 14 octobre. Ils éliront un conseiller d'Etat en remplacement de Jean Studer, parti présider la BNS.

Après le suspens de la votation sur le TransRun le 23 septembre, ce scrutin ne devrait pas réserver de surprises, le socialiste Laurent Kurth partant grand favori. Membre depuis huit ans de l'exécutif de la ville de La Chaux-de- Fonds, économiste, Laurent Kurth est âgé de 45 ans. Il a dirigé le service cantonal de l'emploi de 1994 à 2004.

Adoubé à une très large majorité par son parti le 18 août dernier, il aura pour adversaire Louis Dubois, représentant d'une formation de droite marginale, l'Entente cantonale neuchâteloise. Le siège socialiste vacant au gouvernement n'est pas contesté par les poids lourds de droite que sont le PLR et l'UDC.

Les éventuels adversaires du candidat Kurth seront plutôt l'abstention face à un scrutin sans véritable enjeu et sa propre personnalité. D'aucuns lui reprochent une certaine froideur et un esprit technocrate. En lançant sa campagne la semaine dernière, aussi bien le candidat que son parti ont refuté ces griefs.

«Non, Laurent Kurth n'est pas froid, non il n'est pas distant, ni rigide, ni technocrate», a insisté le président du PSN Baptiste Hurni. «Mon intérêt pour les questions économiques est souvent à l'origine d'un malentendu sur mon orientation politique», a pour sa part expliqué le candidat. Selon ce dernier, sans ressources publiques, il n'y a pas de politique sociale ni de formation.

Modeste et déterminé

Si ses convictions et son pragmatisme le rapprochent de Jean Studer, sa personnalité diffère incontestablement. Avec sa grande taille, sa corpulence, son rire tonitruant, Jean Studer avait parfois l'allure d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Plutôt petit, mince, à l'élégance discrète mais soignée, réservé, revendiquant même une certaine modestie, Laurent Kurth peut difficilement être soupçonné de briser de la porcelaine.

Peu après la démission de Jean Studer, nombreux étaient ceux qui pensaient que l'élection complémentaire au Conseil d'Etat serait tacite. Ni le PLR ni l'UDC ne contestaient en effet le deuxième siège socialiste au sein du gouvernement, formé de deux représentants du PS et de trois du PLR.

Election tacite

C'était sans compter avec les humoristes Cuche et Barbezat. Soucieux d'éviter une élection tacite, le duo organisait fin juin une primaire sur son site afin de désigner qui des deux serait candidat à la candidature.

La primaire ne les ayant pas vraiment départagés, ils annonçaient leur souhait de se présenter en tandem au gouvernement et d'assumer, le cas échéant, leur mandat en «job sharing». Le plus officiellement du monde, la Chancellerie d'Etat leur notifiait l'impossibilité légale d'une double candidature. Ce qui ne découragea pas le duo.

Valse-hésitation du duo

Chacun d'eux s'est inscrit juste avant l'échéance du délai le 27 août pour se retirer en définitive dans les trois jours. Les gesticulations des deux humoristes n'avaient plus vraiment de sens dans la mesure où un candidat s'était annoncé le 31 juillet écartant définitivement l'éventualité d'un élection tacite.

Agriculteur-viticulteur, âgé de 69 ans, Louis Dubois est membre de l'Entente cantonale neuchâteloise, une formation souhaitant dépasser les querelles Haut-Bas et gauche-droite. Elle n'a pas de représentant au Grand Conseil. Le candidat surprise a motivé sa démarche par le souci d'offrir au citoyen une élection en bonne et due forme.

Intermède

Quoi qu'il en soit, le vainqueur de l'élection complémentaire du 14 octobre n'aura guère l'occasion de se reposer sur ses lauriers. Il devra remettre son fauteuil en jeu lors des élections cantonales dont le premier tour est agendé le 14 avril 2013.

(ats)

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