Elections fédérales 2023: A quoi ressemblera le Parlement cet automne?

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Elections fédérales 2023Quel visage pourrait avoir le futur Parlement cet automne?

L’UDC devrait être la grande gagnante au soir des élections fédérales le 22 octobre, alors que les Verts perdraient le plus des plumes.

Qui siégera cet automne au Parlement? Réponse le 22 octobre.

Qui siégera cet automne au Parlement? Réponse le 22 octobre.

20 minutes/Matthias Spicher

Le 22 octobre prochain, les citoyens devront renouveler leurs 200 représentants au Conseil national et les 46 représentants des cantons au Conseil des États. Et cette année, quelque 35 parlementaires ne se représentent pas ou ont même déjà quitté l’hémicycle. Ce qui fait que les électeurs vont devoir renouveler un élu sur sept au Parlement. Si l’UDC devrait conforter son statut de premier parti du pays, la bataille s’annonce féroce derrière lui, entre le PLR et le PS. Les Verts, après avoir flambé en 2019, seraient en net recul.

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Au Conseil des Etats

À la Chambre des cantons, les yeux seront rivés sur le score des élus du PS. Car c’est le Parti socialiste qui avait perdu le plus de plumes en 2019. Il avait égaré il y a 4 ans 3 sièges sur 12. Et l’hémorragie s’est encore poursuivie puisque le parti a perdu 3 nouveaux élus en cours de législature, en raison des élections complémentaires mises en place pour les remplacer. Sont partis le Fribourgeois Christian Levrat (remplacé par la Centriste fribourgeoise Isabelle Chassot); la Tessinoise Marina Carobbio (élue au Conseil d’État ce printemps et dont le siège n’a pas été repourvu); et le Saint-Gallois Paul Rechsteiner (qui a démissionné et qui a été remplacé fin avril par une UDC).

Le PS, qui ne compte désormais plus que 6 sièges, joue donc gros cet automne dans cette chambre. D’autant que deux autres figures du parti ne se représentent pas, soit le sénateur biennois Hans Stöckli et son collègue soleurois Roberto Zanetti, ce qui aiguise les appétits des autres partis. Et la gauche tremble, car le recul du PS en 2019 avait profité aux Verts qui avaient alors pu glaner 4 fauteuils pour passer à 5 élus. Pas sûr que le parti écologiste puisse rééditer cet exploit cet automne.

Depuis 2019, c’est le Centre qui est le mieux représenté avec 14 sièges aujourd’hui. À l’époque il avait maintenu ses 13 sièges gagnés en 2015. L’UDC n’avait pu glaner alors qu’un seul nouveau siège. Ils sont actuellement 7 à siéger (8 avec l’indépendant Thomas Minder). Le PLR avait lui perdu un siège (12).

Au Conseil national

Si l’on en croit un sondage réalisé par Tamedia et 20 Minuten, le National pourrait virer un peu plus à droite cet automne. Car c’est l’UDC, donnée grande gagnante des élections fédérales à venir, qui progresserait le plus. Si elles avaient eu lieu mi-juillet, le parti aurait gagné 2,3 points de pourcentage par rapport à 2019, avec une part de 27,9% de l’électorat. Une tendance confirmée elle aussi par un sondage SSR.

En revanche, les Verts seraient cette fois les grands perdants de ces fédérales. Ils égareraient 2,5 points de pourcentage et se retrouveraient à 10,7% des voix. Le PS resterait la 2e force avec 17,3% de part électorale (+ 0,5). Le PLR arriverait en 3e position avec 14,3% (-0,8), juste devant le Centre avec 13,9% (+ 0,1). Viennent ensuite les Verts, puis les Vert’libéraux avec 8,2% (+ 0,4).

Un équilibre bouleversé en 2019

Il y a 4 ans, les partis écologistes étaient sortis grands vainqueurs des élections. Les Verts avaient en effet atteint le score de 13,2% (+6,1%) et avaient réussi à placer 28 élus au National, soit 17 de plus qu’en 2015: la plus forte augmentation de mandats pour un parti depuis l’introduction de la proportionnelle en 1919. Les Vert’libéraux avaient aussi réussi un joli coup, avec 7,8% des voix (+3,2%) et 9 sièges supplémentaires, soit 16 en tout – le meilleur score de l’histoire de ce jeune parti.

À l’inverse, c’est l’UDC qui avait perdu le plus de plumes (25,6% des voix, -3,8 points), égarant 12 sièges. Mais avec 53 élus au National, il reste de loin le premier parti du pays. Le PS avait lui cédé 4 fauteuils pour se retrouver à 39 représentants. Il reste toutefois la 2e force politique de Suisse. Le PLR avait lui aussi perdu 4 sièges en 2019 (16,8%, -2%). Avec 29 élus, il se situe aujourd’hui juste derrière les Verts. Enfin, l’ex-PDC (aujourd’hui Le Centre), avec 11,4% des voix (-0,3%) avait égaré 2 élus pour se retrouver avec 25 membres.

Quant au PBD (groupe du Centre), il n’avait pu réélire que 3 de ses 4 élus. Enfin, les plus petits partis s’étaient réparti les sept sièges restants: le Parti évangélique (groupe du Centre) avait gagné 3 sièges (+1), la gauche de la gauche (groupe des Verts) avait obtenu 2 élus (+1). Dans le groupe UDC, la Lega avait perdu l’un de ses deux sièges mais l’UDF en avait gagné un. À noter encore que 84 femmes avaient été élues, contre 116 hommes.

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