Genève: Jeunes élèves ballottés entre une multitude de remplaçants

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GenèveElèves ballottés entre une multitude de remplaçants

Une dizaine d’adultes ont officié dans une classe de bambins à Collonge-Bellerive. Le cas en rappelle un autre.

par
Jérôme Faas
Les enfants voient défiler enseignants et remplaçants (image d’illustration).

Les enfants voient défiler enseignants et remplaçants (image d’illustration).

Getty Images/Westend61

«Autant de visages différents pour des enfants de sept ans, c’est incompréhensible!» Une classe de 3P de l’école de Collonge-Bellerive a subi une valse effrénée d’enseignants durant le premier semestre. La situation est enfin stabilisée, mais un parent tonne. «On nous dit qu’il s’agit d’une année charnière pour la lecture, et ça a été le grand bazar.»

À la rentrée, les bambins avaient deux maîtresses, l’une du lundi au jeudi, l’autre le vendredi. La première a enchaîné les arrêts de quelques jours, «au moins cinq, avec des remplaçants différents». La seconde a eu une décharge d’âge en début d’automne, soit un congé d’un vendredi par mois, assuré par une remplaçante. Fin 2022, il est annoncé que la maîtresse principale manquera tout le 2e semestre. «Elle a dit aux élèves qu’elle allait faire le tour du monde.» Un suppléant a été engagé. Et début 2023, la maîtresse secondaire s’est mise en arrêt de longue durée, d’où une ultime substitution.

«Le côté positif, c’est que le remplaçant titulaire est fabuleux, salue le parent. Nous sortons donc gagnants, mais il y a un vrai souci dans cet établissement», qui englobe aussi l’école de Vésenaz. Or, elle vient de défrayer la chronique: une classe de 8P y a été ballottée entre un maître vite en arrêt et deux remplaçants dont le second était singulièrement nul en orthographe, suscitant une fronde. Une maîtresse de métier a finalement été rapatriée en urgence de Meinier, mais «tout cela prouve l’exécrable gestion du système», juge le parent.

Marge de manœuvre «limitée, voire inexistante» 

Le Département de l’instruction publique (DIP) explique qu’«aucun impact négatif» n’a été constaté sur les enfants. Il note que dans le contexte actuel, les élèves «sont habitués» à la multiplicité des intervenants, environ 50% des maîtres du primaire genevois étant à temps partiel - ce qui multiplie le nombre de remplaçants en cas d’absence. Par ailleurs, le congé extraordinaire sans solde est conforme au règlement, et les congés maladie «garantissent le droit fondamental à la santé»: les malades «ne peuvent être accusés de manquer de fiabilité». La marge de manœuvre de la direction est donc «limitée, voire inexistante». Le DIP souligne enfin que les remplacements prévisibles «sont soigneusement préparés». D’ailleurs, ici, «le parent d’élève relève in fine la qualité de l’enseignement, ce qui nous semble être le principal.»

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