GenèveElle aurait entassé 75 illégaux dans 15 apparts sous-loués
Une femme est accusée d’avoir exploité des Philippins sans permis en les logeant illégalement. Elle a fermement nié.

Les loyers étaient perçus en argent liquide.
«Jamais cela ne m’a intéressée de sous-louer à des sans-papiers pour me faire de l’argent», a déclaré lundi au Tribunal correctionnel une Vietnamienne de 42 ans. Entre 2016 et 2020, la principale accusée aurait sous-loué quinze logements dans plusieurs quartiers populaires à des ressortissants étrangers, majoritairement des Philippins, démunis d’autorisation de séjour. Selon l’accusation, cette marchande de sommeil présumée aurait au passage réalisé une plus-value de plus de 50% sur les loyers initiaux. Accusé de complicité, son mari, un Suisse âgé de 48 ans, comparaissait à ses côtés.
«J’ai été manipulée»
«À la base, je ne voulais pas faire cette activité», a assuré la prévenue en contestant une partie des faits reprochés. Car selon elle, la sous-location «est très compliquée». La quadragénaire se serait lancée d’une part pour aider des gens, prétendant ne se douter que vaguement de leur statut illégal, et d’autre part parce qu’une régie avait promis de lui revendre ultérieurement «à prix très intéressants» plusieurs logements. «J’ai été manipulée», a-t-elle affirmé.
L’accusée, très à l’aise avec les chiffres, a rejeté une grande partie des sommes retenues par le Ministère public pour les loyers. Toutefois, ceux-ci, plus élevés que le prix initial, étaient justifiés selon elle: «J’ai rénové plusieurs appartements à mes frais.» Le procès se poursuit.