GenèveElle disparaît 90 minutes et revient victime d'un viol
Une Vaudoise de 18 ans a été victime d'une sordide agression, début mars, après une soirée dans une discothèque. Un témoin clé est recherché.
- par
- Thomas Piffaretti
Julie a été attaquée après sa sortie du Java qui se trouve dans le bâtiment de lhôtel Kempinski. (Photo: Google)
Quelques flash-back au milieu d'un immense trou noir. C'est ce à quoi la Brigade des mœurs se raccroche actuellement pour élucider une affaire de viol.
Dans la nuit du 4 au 5 mars dernier, Julie*, étudiante de La Côte de 18 ans, sort à Genève avec un garçon de son âge. La soirée se termine au Java, disco du bas des Pâquis. Vers 2h15, après une soirée bien arrosée, ils décident de rentrer. Une fois sur le trottoir, lui se rend compte qu'il a oublié des affaires dans le club. Il redescend. Dix minutes. Quand il remonte, Julie a disparu. Il la cherche. En vain. Sans natel pour la joindre, il finit par rentrer.
La jeune femme reprend conscience 90 minutes plus tard devant l'Hôtel Richemond, 200 mètres plus loin. En état de choc, elle insiste pour qu'un automobiliste la ramène chez elle. L'inconnu accepte et la dépose sur un parking d'une grande surface de Vich (VD), où son père vient la chercher. Le bon samaritain file ensuite, sans que personne n'ait pensé à prendre ses coordonnées.
Le lendemain, Julie se rend à la police. Un examen médical révèle les sévices subis: «Une enquête pour viol a été ouverte», confirme le Ministère public genevois. Quelques visions évanescentes reviennent à la victime au milieu de son black-out, peut-être dû à l'alcool. Elle ressent notamment la présence d'un homme à proximité, qui vient sur elle à un moment où elle était à terre. Mais rien qui ne permette de décrire l'agresseur avec précision.
«Le témoignage de l'homme qui a véhiculé la victime apporterait beaucoup à l'enquête», ajoute le porte-parole du Parquet, en guise d'appel à témoins. Seule certitude aujourd'hui: le petit copain est écarté de la liste des suspects.
*Prénom d'emprunt
Appel à témoins
Toute information susceptible d'aider l'enquête peut être communiquée à la Brigade des moeurs, joignable au 022 427 71 50.
Julie filmée sur le trottoir devant le club
La présence des hôtels les plus réputés de la place, d'une concentration de travailleurs du sexe particulièrement dense et de dealers hyperactifs font des Pâquis le quartier le plus surveillé du centre de Genève. Notamment par des dizaines de paires d'yeux électroniques. Le soir des faits, les caméras de vidéoprotection ont filmé Julie, debout sur un trottoir, à sa sortie du Java. L'exploitation de ces images pourrait encore livrer d'autres pistes utiles aux enquêteurs.