L'agent d'Isabelle Caro parle: «Elle était trop maigre pour être mannequin»

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L'agent d'Isabelle Caro parle«Elle était trop maigre pour être mannequin»

L'agent parisien s'occupant d'Isabelle Caro a appris son décès par la presse. Elle se demande si l'épuisement ne l'a pas tuée.

Fabrice Aubert
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Fabrice Aubert

«J'ai appris qu'Isabelle était morte en découvrant votre article», nous avoue Sylvie Fabregon, de l'agence Wanted Models, à Paris. Elle a signé un contrat en mai 2007 avec Isabelle Caron pour gérer ses intérêts dans le monde du spectacle.

«Quand on m'a présenté Isabelle, elle voulait à tout prix faire du mannequinat, se souvient son agent. Mais nous lui avons tout de suite expliqué que cela était exclu. Nous ne voulions pas montrer une personne malade dans notre catalogue de modèles. Je lui ai dit qu'elle pourrait travailler comme comédienne, mais qu'elle devait s'attendre à des rôles de femme malade.» La jeune anorexique s'est alors battue pour devenir actrice, en suivant notamment le cours Florent.

Pourtant, peu après, une directrice de casting contacte l'agence Wanted Models à la recherche d'une fille très maigre. Elle est mandatée par la marque italienne No-l-ita. Cela débouchera sur les clichés d'Oliviero Toscani qui ont rendu l'anorexique française mondialement connue. Mais c'est le seul contrat qu'aura eu Isabelle pendant ses trois ans de collaboration avec l'agence française.

Sylvie Fabregon avoue son désarroi face à l'impossibilité d'avoir des informations sur le décès de la jeune femme. «Je n'ai jamais eu de contacts avec des amies ou des membres de sa famille. Elle ne voulait d'ailleurs pas parler de sa famille.»

Isabelle avait quitté Marseille pour Paris afin d'y suivre le cours Florent. En novembre 2008, elle a écrit sur son blog un billet témoignant des conditions difficiles dans lesquelles elle vivait: «Depuis que je suis à Paris, je vis dans un logement insalubre, il pleut dedans, les murs sont noircis par l'humidité, il y fait froid et je paie 500 euros pour 15 petits mètres carrés épouvantables! Je n'en peux vraiment plus.»

L'agent ne sait rien des circonstances du décès, mais craint que l'épuisement n'ait eu raison d'Isabelle. «J'ai entendu qu'elle serait allée à Tokyo. J'aimerais bien savoir avec qui! Je sais qu'elle faisait des reportages avec une agence de presse et je m'étais pris la tête avec eux. Je leur avais dit qu'il était dangereux de la balader à droite, à gauche. C'était quelqu'un de très fragile.»

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