FootballEmbolo sur les traces des autres pépites bâloises
Mercredi contre les stars de Liverpool, le Bâlois de 17 ans a vécu sa première titularisation en Champions League. Prometteur pour la suite.
- par
- Jean-Philippe Pressl-Wenger
L'Helvético-Camerounais a impressionné les observateurs mercredi contre Liverpool.
Il en impose déjà, Embolo. A 17 ans, son mètre quatre-vingt quatre ne passe pas inaperçu. Titularisé dans le couloir droit par son coach Paulo Sousa, le jeune double national a fourni une prestation digne d'éloges. «Il a fait un bon boulot et il est allé au bout de lui-même», a sobrement commenté son coéquipier Geoffroy Serey Die.
Arrivé dans la cité rhénane à l'âge de 6 ans en provenance de Yaoundé (Cam), Breel Embolo a logiquement apprécié ce pas supplémentaire dans le monde professionnel. Et battre le Liverpool de son idole, Mario Balotelli, a représenté une raison de plus pour sourire. «Je suis un gars de Bâle, j'ai grandi ici et j'y ai toujours joué, a commenté l'élément offensif. Du coup gagner ce genre de match en étant sur la pelouse, ça fait vraiment plaisir. Même si j'étais nerveux au début de la rencontre.»
Comme Xherdan Shaqiri, Valentin Stocker ou Granit Xhaka avant lui, Embolo va pouvoir continuer de se développer dans son cocon bâlois. La direction veut y aller doucement, notamment avec les médias. Lors de sa première saison avec l'équipe fanion l'an dernier, le Camerounais d'origine n'était pas disponible pour les interviews. Avec son premier but en championnat de Super League et son triplé en Coupe de Suisse cette saison, la règle s'est un peu assouplie.
Suisse ou Cameroun?
Tout le monde a pris conscience depuis longtemps que le potentiel d'Embolo le prédit à une jolie carrière internationale. Ceci si les blessures l'épargne, évidemment. Plus tôt cette année, le nouveau joyau rhénan a passé avec succès son test de naturalisation et devrait recevoir son passeport suisse dans les mois qui viennent.
Volker Finke, le sélectionneur allemand des Lions Indomptables, fait déjà le forcing pour amener l'attaquant à rejoindre la sélection. La Suisse non plus ne voudrait pas se priver d'un potentiel atout supplémentaire. Lorsqu'on lui pose la question de savoir comment il gère ces moments délicats, l'intéressé se contente de sourire en répétant qu'il «ne veut pas parler de ça pour l'instant» .
Serey Die, le grand frère
Le milieu de terrain ivoirien joue un rôle primordial dans le développement des jeunes joueurs au FC Bâle. «Oui, je suis une sorte de grand frère, explique l'homme à la crête blonde. Même Marco Streller m'encourage à toujours beaucoup parler sur le terrain en me répétant que c'est important pour l'équipe. Je parle tout le temps, enchaîne l'infatigable râtisseur, à l'entraînement, dans le vestiaire, je suis quelqu'un qui aime beaucoup rigoler. Mais quand je suis au travail, je ne rigole pas. Breel (ndlr: Embolo), il peut en témoigner, je prends la tête à tout le monde quand on est pas sérieux où quand il s'amuse. Je n'aime pas du tout. Heureusement, les jeunes sont intelligents et comprennent assez vite. Du coup, on a pu voir contre Liverpool ce dont ils sont capables.»