Suisse: Emmi a réalisé une excellente année 2012

Le groupe a clos l'exercice sur un bénécice net, hors effets uniques, en hausse de 8,8% sur un an à 90,3 millions de francs. Le résultat net a profité de la vente du site de l'ancienne centrale du beurre à Lucerne, a expliqué mercredi dans cette même ville le président du groupe, Konrad Graber, devant la presse.

Corrigé des effets uniques, le bénéfice d'exploitation EBIT a progressé de 12,2% à 146,3 millions de francs. En tenant compte de ces éléments, il ressort à 165,7 millions tandis que le résultat net s'inscrit, lui, à 106,2 millions.

Sur fond de franc fort, de crise européenne et de tourisme d'achat, cette performance ne va pas de soi, a déclaré Konrad Graber. Ce succès repose sur les activités internationales mais aussi l'innovation, tant en Suisse qu'à l'étranger, a souligné pour sa part le directeur général Urs Riedener.

Comme publié début février, Emmi a étoffé l'année dernière son chiffre d'affaires de 9,6% sur un an à 2,98 milliards de francs. Si, en termes organiques, les ventes ont fléchi de 1,3%, elles ont en revanche progressé de 10,7% grâce aux acquisitions.

Sur les marchés internationaux, les ventes ont bondi de 40,4% à 1,14 milliard, dont une part de 35% due aux acquisitions. Ont contribué à cette évolution l'augmentation de la participation dans la firme espagnole Kaiku, aussi active en Tunisie et au Chili, ainsi qu'une participation dans la française Diprola.

Quant à la marque anglaise Onken, aux américaines Cypress Grove Chèvre et Emmi Roth et à l'italienne A-27, elles affichent toutes une solide croissance, relève Urs Riedener. Même les exportations depuis la Suisse de Gruyère AOC, Kaltbach et Emmi Caffè Latte ont augmenté, après un déclin en 2011.

Le marché domestique quant à lui a pâti de la pression sur les prix ou encore de la concurrence des importations. En Suisse, les recettes ont diminué de 3,6% à 1,84 milliard de francs (3,9% en termes organiques), conséquence de l'abandon d'activités non rentables dans le secteur logistique.

Dans son coeur de métier, le segment produits frais a le plus souffert en Suisse. Pour rappel, le groupe a annoncé la semaine dernière qu'il cédait sa participation dans la société Nutrifrais à l'ex-propriétaire, Laiteries Réunies Genève, en raison des exportations de yogourts décevantes.

«Nous stagnons en Suisse et devons nous développer à l'étranger», a souligné le directeur général, évoquant la stratégie adoptée depuis 2008 déjà. L'an passé, la part du marché indigène aux revenus a reculé à 61,8%, contre 70,2% encore en 2011.

En parallèle, la contribution de l'activité internationale (exportations et production à l'étranger) est passée à 38,2%, à raison de 25% pour l'Europe, 10,5% pour l'Amérique (Nord et Sud), 2% pour l'Afrique et 0,7% pour l'Asie/Pacifique. Selon Urs Riedener, elle atteindra 43% en 2013.

Si Emmi entend se «battre» pour défendre son marché suisse, il veut générer 50% de ses ventes à l'internationale d'ici trois ans. L'Europe et les Etats-Unis resteront en point de mire et la firme veut se renforcer au Chili et en Tunisie tout en accroissant ses exportations vers les autres pays émergents.

2013 stable

Le groupe lucernois anticipe pour 2013 un contexte semblable à celui de l'année écoulée et table sur une croissance du chiffre d'affaires de 6 à 8%. Au plan de la rentabilité, il prévoit un EBIT stable compris entre 140 et 155 millions de francs.

En Suisse, au vu des pressions persistantes liées aux importations et au tourisme d'achat, Emmi s'attend à un recul de 2 à 3% des ventes pour l'exercice en cours. En revanche, il prévoit une hausse de 20% à 25% sur les marchés internationaux, compte tenu des acquisitions.

Sur cette performance, les actionnaires se verront proposer un dividende relevé de 3,60 francs, contre 3,40 francs en 2011. A la Bourse suisse, le titre Emmi évoluait à la hausse mercredi après la publication des résultats qui ont dépassé les attentes. (ats)